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Porté par l'exceptionnel parcours de Quentin Fillon Maillet aux JO-2022 de Pékin, le biathlon français espère enfin vaincre la malédiction du relais masculin, jamais titré aux Jeux, dans un nouveau duel avec la Norvège mardi (14h30 locales, 07h30 françaises) à Zhangjiakou.
A la fin des années 1990 et au début des années 2000, les Français avaient Raphaël Poirée comme moteur du biathlon, puis est venu Martin Fourcade, dans les années 2010. Deux légendes et un trou dans leur palmarès: le titre olympique par équipes.
Si Poirée est monté deux fois sur la 3e marche du podium en 2002 à Salt Lake City et en 2006 à Turin, Fourcade, titré avec le relais mixte en 2018, a toujours échoué avec ses équipiers masculins à ajouter une médaille de plus à ses cinq médailles d'or et ses deux médailles d'argent.
Pour sa dernière aux Jeux, le Pyrénéen avait dû se contenter de la 5e place avec Simon Desthieux, Emilien Jacquelin et Antonin Guigonnat, loin de la Suède (trois minutes et demie) en or et de l'Allemagne (plus d'une minute) en bronze.
Jamais champion olympique avec ses compères du relais masculin, mais champion du monde, en 2020 pour son treizième et dernier titre planétaire. Un sacre qui lui avait facilité le choix de s'arrêter à l'issue de l'hiver 2020, la relève étant assurée.
Quatre ans plus tard, la situation a donc bien changé, mais les Bleus comptent dans leur rang Quentin Fillon Maillet, insatiable depuis son arrivée en Chine, avec deux titres (individuel et poursuite) et deux médailles d'argent (sprint et relais mixte).
"Je ne vais pas m'arrêter tant que ça marche. L'enchaînement des courses, ce n'est pas facile quand on réussit", a souligné le héros français de la quinzaine, pris par les obligations protocolaires (podium, conférence de presse, antidopage) qui incombent aux médaillés. "On a encore un beau relais à aller chercher avec mes coéquipiers".
- Suède et Russie en arbitre -
Avec Fabien Claude, Simon Desthieux, et Emilien Jacquelin, "QFM" a l'occasion de compléter encore son palmarès, et de continuer à rêver à un Grand Chelem que seul le Norvégien Ole Einar Björndalen est parvenu a réaliser en 2002 à Salt Lake City (quatre titres pour quatre courses au programme).
La Norvège des frères Johannes et Tarjei Boe, tous deux déjà triples médaillés à Pékin (deux médailles d'or et une de bronze pour le cadet Johannes, une de chaque métal pour l'aîné Tarjei), sera la grande favorite pour le titre olympique, qui n'est plus tombé dans l'escarcelle des "Norge" depuis 2010 et Vancouver (Canada). Une éternité!
La neige annoncée pour le relais mardi et le vent, qui ont conduit les organisateurs à avancer l'heure de départ de 2h30 (à 14h30 locales au lieu de 17h00), pourront toutefois rebattre les cartes. La Russie, sous drapeau neutre en raison de multiples scandales de dopage, ou la Suède, seront les arbitres de ce duel franco-norvégien.
Le relais féminin partira mercredi lui aussi en quête du podium, que les Françaises n'ont raté que trois fois depuis les débuts de l'épreuve aux Jeux, en 1992 à Albertville et le titre d'Anne Briand, Véronique Claudel et Corinne Niogret.
En 2018, Anaïs Chevalier-Bouchet, Marie Dorin-Habert, Justine Braisaz-Bouchet et Anaïs Bescond étaient rentrées de Corée du Sud avec le bronze. Depuis, Marie Dorin-Habert est partie à la retraite et c'est Julia Simon qui la remplace dans ce relais, candidat au podium qu'elles ont toujours visité cet hiver en Coupe du monde (deux victoires et deux troisièmes places).