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"2022, j'ai envie de dire: quelle année! Une année pleine de contrastes, avec le retour de la guerre en Europe, une inflation extrême mais aussi une forte croissance économique et des créations d'emplois record. Une année aussi où la bataille du gaz a été gagnée", a résumé le gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB), Pierre Wunsch, en préambule à la présentation du rapport annuel de la vénérable institution belge, publié vendredi.
Les chiffres confirment cette impression d'année extraordinaire. Malgré la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l'énergie et l'inflation galopante, le millésime 2022 s'est soldé sur une croissance économique de 3,1% en Belgique et de 3,4% dans la zone euro.
Le choc inflationniste (10,3% d'inflation en Belgique en 2022, 8,4% dans la zone euro) a été "relativement comparable à ce qu'on a connu dans les années 70 avec les chocs pétroliers". Mais alors que la demande d'emploi avait explosé dans les années 70 pour conduire à un chômage de masse, il n'en a pas du tout été de même en 2022 puisque le taux de chômage a continué à baisser.
Pierre Wunsch a également mis en exergue un autre tour de force: l'Europe a pratiquement réussi à se passer du gaz russe, tout en voyant baisser les prix du gaz qui avaient un moment culminé à des niveaux insensés de plus de 300 euros le MWh. Cela, grâce au recours à d'autres fournisseurs, Norvège en tête, au gaz naturel liquéfié (GNL) et à l'effort de la population.
Un hiver peu rigoureux a également donné un coup de pouce bienvenu. En ce début d'année 2023, les prix du gaz sont ainsi repassés sous les 50 euros le MWh. Un niveau qui reste toutefois deux fois plus élevé qu'avant la guerre.