Partager:
Bilal El Makhoukhi espérait "se faire de l'argent" avec les armes récupérées dans l'appartement de la rue Max Roos, à Schaerbeek, a-t-il affirmé mardi devant la cour d'assises de Bruxelles chargée de juger les attaques terroristes perpétrées le 22 mars 2016 à Zaventem et dans le métro de Maelbeek.
À l'occasion de l'interrogatoire des accusés, la présidente de la cour, Laurence Massart, est revenue sur la journée du 21 mars et la mission assignée à Bilal El Makhoukhi : récupérer les armes de la planque schaerbeekoise deux jours plus tard.
Des photos retrouvées sur le PC Max Roos montrent en effet les kamikazes de l'aéroport, Najim Laachraoui et Ibrahim El Bakraoui, ainsi que l'accusé Mohamed Abrini, posant avec des armes devant un drapeau artisanal de l'État islamique. Une autre photo met en scène cet arsenal. Sept ans après les attaques, cinq armes d'assaut apparaissant sur ces photos sont toujours manquantes.
Bilal El Makhoukhi a reconnu en juin 2022 qu'il avait déménagé les armes avant les attentats. Il devait ensuite contacter "Abou Ahmed" - identifié comme Oussama Atar, jugé par défaut à Bruxelles car présumé mort en Syrie - le 23 mars pour recevoir la suite des instructions, a confirmé l'intéressé. Cependant, ce contact n'a jamais pu se réaliser.
"J'ai essayé d'appeler, mais je n'ai jamais eu de réponse", a déclaré l'accusé. "Que faites-vous, alors ?", l'a interrogé la présidente. "Je me suis dit que j'allais cacher les armes, puis les utiliser pour me faire de l'argent : me payer de faux papiers et rejoindre la Syrie avec le maximum d'argent", a répondu le trentenaire. Parti en Syrie fin 2012, le Belgo-Marocain était rentré en Belgique après 14 mois pour se faire soigner d'une blessure au combat.
"Vous avez vendu les armes ?", a rebondi la présidente. "Non, je n'en ai pas eu le temps", a-t-il conclu.