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Le ministère public a requis une peine de huit ans de prison à l'encontre de S.D., professeur de sciences dans une école secondaire à Comines. Le prévenu de 32 ans a comparu, jeudi matin, au tribunal correctionnel de Tournai, pour grooming. Il est accusé d'avoir manipulé des élèves mineurs, en utilisant un faux compte Facebook où il s'est fait passer pour une adolescente née en 2001.
Le professeur a utilisé le même modus operandi pour les 400 adolescents de l'école cominoise qu'il a contactés. Des échanges à caractère sexuel ont eu lieu avec environ 250 élèves. La plupart d'entre eux âgés entre 14 et 17 ans, mais certains étudiants, plus jeunes, ont également été victimes de ces agissements. C'est grâce à l'intervention d'un parent d'élève que le stratagème de S.D. a pu être constaté. Le parent a déposé plainte après avoir découvert des messages et des photos envoyés par son enfant. Les investigations ont permis aux enquêteurs de démasquer l'auteur.
A la suite de ces faits survenus entre 2015 et 2018, l'enseignant a été placé sous bracelet électronique pendant un an. Il a été libéré en juillet 2019, en attendant le procès. Invité à se défendre des préventions de viol, d'attentat à la pudeur, de cyberprédation, de diffusion de matériel pédopornographique et de traitement dégradant dont il est accusé, S.D. a sollicité, par la voix de son avocat, Me Lucas Rodriguez, un sursis probatoire.
"Le prévenu a fait preuve d'un machiavélisme manifeste. Lorsqu'il se défend, il ne témoigne pas la moindre empathie envers les jeunes. Ces derniers ont un sentiment de honte", a expliqué Me Frank Discepoli, avocat d'une victime. "Monsieur jouissait de dominer des enfants. Il les manipulait comme des pantins, on parle d'un prédateur", ajoute-t-il.
Le jugement est attendu pour le 27 avril.