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Le bourgmestre d'Oupeye et sa famille menacés après la mort de Domenico D'Atria, le conducteur de quad

L'enquête continue à Oupeye suite au décès vendredi de Domenico D'Atria, un conducteur de quad. Un policier lui a tiré dessus alors qu'il fonçait sur un autre agent pour éviter un contrôle. Une vive tension s’est rapidement manifestée dans la commune avec des nuits d’émeutes. 

Le bourgmestre a même été menacé de mort. Dès vendredi soir, Serge Fillot et sa famille ont reçu des menaces. Juste après les faits, l'édile est parti à la rencontre des jeunes, très remontés, de sa commune pour leur parler et les écouter. Très vite, certains l’ont pris pour cible, en l’accusant d’être le chef de la police (à travers son rôle de bourgmestre) et donc d'être responsable de la mort de Domenico D'Atria. Ils lui ont alors dit: "On sait où tu habites, on sait où ta famille habite, on va régler ça"

Cela fait quelques jours que j'ai été forcé de déloger

Ces menaces sont prises très au sérieux. Des mesures de sécurité ont été mises en place. Depuis lors, le maïeur et sa famille ne dorment plus chez eux. L'élu local a également réduit les contacts avec ses proches. "Cela fait quelques jours que j'ai été forcé de déloger, j'ai fait l'objet de menaces et je suis très fatigué. J'ai fait le choix de ne pas exposer ma famille. Mon fils devait venir chez moi cette semaine, je lui ai dit de rester chez sa maman", confie Serge Fillot.  

L'homme a le sentiment, en tant que responsable de l'autorité administrative, d'être considéré comme celui qui a ordonné au policier de tirer. "Ces menaces émanent de personnes que je ne connais pas personnellement mais, quand on est bourgmestre, on aime sa commune et on a envie de travailler pour le bien commun et, être pris à partie de cette façon, cela blesse véritablement au plus profond de soi-même", ajoute-t-il. 

Une "désescalade de la violence"

Ce mardi, Serge Fillot note une "désescalade de la violence". Selon lui, la nuit dernière a été très calme. Un groupe a été interpellé vers 23h, puis tout s'est déroulé sereinement jusuq'à la levée du dispositif à 3h du matin. Comme pour les jours précédents, la situation sera analysée vers 17h00 afin d'adapter les mesures et le dispositif policier en place: "on ne baisse pas la garde", assure le bourgmestre.  

"De la légitime défense"
 
Quant au policier qui a tiré et son collègue, ils n'ont pas encore été entendus. Agés d'une vingtaine d'années, ils n'ont pas d'antécédents judiciaires. Leur avocat s’est exprimé ce lundi. Les deux collègues sont, selon lui, traumatisés par ce contrôle routier qui a dégénéré. "Le premier policier est physiquement lourdement blessé", explique Maitre Renaud Molders-Pierre. "Ce n'est pas simple pour lui. Le policier qui a tiré est extrêmement atteint psychologiquement. Je pense que tout le monde peut le comprendre. Plusieurs vies ont été détruites dans cette affaire tragique."

C'est le plus jeune des deux agents qui n'aurait eu d'autres choix que de protéger son collègue qui venait de se faire renverser par le conducteur. Un tir réflexe. "D'un point de vue strictement juridique, à mon estime, on est face à des faits qui relèvent de la légitime défense", poursuit l'avocat. 

Vendredi, un rassemblement de motos et de divers véhicules est prévu place Licourt à Herstal, devant le funérarium où reposera la victime. Des tensions sont encore à craindre d'ici là.

 

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