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Les experts ADN ont jugé "peu probable" que l'ADN de Hervé Bayingana Muhirwa prélevé sur un coton-tige découvert dans l'appartement de la rue Max Roos à Schaerbeek se soit retrouvé là par transfert via des écouteurs. "On ne peut toutefois pas l'exclure", ont-ils précisé devant la cour d'assises chargée du procès des attentats du 22 mars à Bruxelles.
Le coton-tige en question, où se trouvait un ADN mélangé de Hervé Bayingana Muhirwa et de Mohamed Abrini, est la seule trace du premier retrouvée dans l'appartement où a été fabriqué l'explosif utilisé dans la fabrication des bombes. Hervé Bayingana Muhirwa a toujours nié avoir eu connaissance de l'existence de cet endroit et assure n'y avoir jamais mis les pieds.
Interrogé sur la découverte des enquêteurs, l'homme avait émis l'hypothèse d'un transfert d'ADN depuis son appartement rue du Tivoli à Laeken, via des écouteurs prêtés à Mohamed Abrini. "Lorsqu'il est parti de chez moi, il m'a demandé s'il pouvait emporter une paire d'écouteurs, j'ai accepté. Ces écouteurs je les avais déjà utilisés donc peut-être que mon ADN s'est retrouvé dans ses oreilles avec ça", a avancé Hervé Bayingana Muhirwa.
Mohamed Abrini aurait donc transféré l'ADN de son co-accusé sur le coton-tige en se curant les oreilles. "C'est très peu probable, mais on ne peut pas l'exclure", ont répondu les experts. "Il y a eu un exemple similaire aux États-Unis donc ce genre de chose n'est pas impossible. Néanmoins, dans ce cas-ci, la probabilité (que ce soit bien l'ADN de Hervé Bayingana Muhirwa, NDLR) est évaluée comme très forte, ce qui veut dire que tous les allèles ont pu être analysés, or dans le cas d'un transfert secondaire on ne dispose en général pas de tous les allèles."