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"On va se détendre tout de suite: vous cocherez coupable aux trois infractions qui sont reprochées à Mohamed Abrini", à savoir la participation aux activités d'un groupe terroriste, les assassinats et tentatives d'assassinat terroristes, a d'emblée adressé au jury l'avocat de "l'homme au chapeau", en début de plaidoirie mardi devant la cour d'assises de Bruxelles. "Mais je refuse d'entendre dire qui que ce soit que M. Abrini ne prend pas ses responsabilités", a ajouté Me Stanislas Eskenazi au procès des attentats du 22 mars 2016.
"Mohamed Abrini était bien derrière un charriot" chargé d'explosifs à l'aéroport de Zaventem, le matin des attaques qui ont fauché 32 vies à Brussels Airport et dans la station de métro Maelbeek. "Il l'a dit dès le premier jour d'audience: 'j'ai une grande part de responsabilité dans ce qui s'est passé'."
Déjà lors de son arrestation le 8 avril 2016, l'accusé avait reconnu son implication, a rappelé celui qui l'assiste depuis cette journée dans les locaux de la police fédérale.
Pourquoi ces aveux?, s'est interrogé Me Eskenazi. "Il m'a dit: 'je suis soulagé'."
La justice a fait son oeuvre en statuant contre des conditions de détention et de transfert "inhumaines", a-t-il lancé. "Et vous allez répondre présents en motivant correctement, pour faire taire tous ceux qui ont voulu que ce procès soit un fiasco", a souligné le pénaliste, le regard fixé sur le jury populaire.
Sa consoeur Me Laura Pinilla a ajouté que Mohamed Abrini ne plaiderait pas le renoncement volontaire, contrairement à ce qu'avait insinué le parquet fédéral lors de son réquisitoire. Pour ce dernier, il est clair que l'abandon par l'accusé de sa bombe chargée après la première explosion relève d'un acte de lâcheté ou du réflexe de survie, mais ne constitue pas un renoncement à l'attentat en lui-même.