Ce mercredi signe le retour du discours sur l'état de la Wallonie au Parlement wallon, un exercice lancé par Paul Magnette il y a 10 ans mais qu'Elio Di Rupo avait boycotté l'an passé, estimant que son gouvernement "n'avait pas le temps" de se prêter à ce grand débat contradictoire à quelques semaines des élections.
Malgré les protestations de l'opposition - PTB et Engagés à l'époque - l'état de la Wallonie n'avait pas eu droit à son discours devant le parlement. Un an, des élections et un changement de majorité plus tard, il est à nouveau d'actualité, avec le libéral Adrien Dolimont en nouveau capitaine. Et un credo en fil rouge: "Osons!"
"Il est essentiel d'être précis sur la photographie que nous souhaitons partager de l'état de notre Région, pour qu'elle soit la plus honnête et la plus lucide possible", a d'emblée souligné le ministre-président mercredi matin, en rappelant la "situation compliquée de la Wallonie" qui, "à peine remise de crises successives, fait face à une inflation persistante qui fragilise les plus vulnérables" et "à un contexte international tendu".
Le PS pris pour cible
"Les politiques ont une responsabilité dans la situation que nous vivons parce que nous n'avons pas osé changer les choses, les faire évoluer. Plutôt que de subir, choisissons d'agir. Osons!", a martelé Adrien Dolimont, pointant du doigt la responsabilité du Parti socialiste et les "40 ans de gouvernement de gauche".
La Wallonie est confrontée à une série de défis: climatique, numérique, industriel et social, a-t-il ensuite énuméré. "Mais un autre défi de taille me préoccupe: la montée des extrêmes. Qu'elles soient religieuses, politiques, idéologiques ou sociétales, ces idées extrêmes n'ont pas leur place en Wallonie", a ajouté le libéral.
"Notre projet de transformation s'appuie sur trois axes prioritaires: le développement économique, le renforcement de la cohésion sociale et l'amélioration de la gestion publique", a-t-il enchaîné en rappelant, sur ce dernier point, le choc de simplification administrative annoncé récemment.
Beaucoup de vent pour pas grand-chose
Les partis de l’opposition n’ont évidemment pas manqué de réagir aux propos tenus par le ministre wallon Adrien Dolimont. Beaucoup de promesses, beaucoup de constats, mais rien de concret. "Il n’y a aucun objectif chiffré", a notamment souligné Christie Morreale, cheffe de groupe PS au parlement de Wallonie. "On n’a pas l’impression que ce gouvernement est en place depuis 9 mois. En 9 mois, il n’y a eu aucune activité", a-t-elle ajouté.
La cheffe de groupe PS au parlement wallon a d’ailleurs souligné que le gouvernement MR-Les engagés n’avait pas réussi à atteindre son objectif premier, à savoir augmenter le taux d’emploi. Pire, ce chiffre a dégringolé de 1,8% en Wallonie, alors qu’il a augmenté de 1,9% en Flandre depuis son entrée en fonction.
Même reproche du côté du PTB où Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au parlement wallon, a lui aussi souligné que beaucoup de généralités avaient été évoquées, mais que rien de concret n'avait été proposé.




