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"Ça a été difficile": dans Femmes de pouvoir, Vanessa Matz dénonce le sexisme ordinaire dont elle a été victime

À l’approche des élections, Claire Carosone explore l’engagement politique féminin au travers de 12 entretiens exclusifs. Aujourd’hui, c’est au tour de Vanessa Matz, députée fédérale des Engagés, de se livrer sur son parcours politique, ses défis en tant que femme et ses combats pour l'égalité de genre. 

Qu’elles soient ministres, députées, bourgmestres ou militantes, les femmes politiques partagent leur expérience. Elles reviennent sur leur parcours, leurs engagements et leurs combats.

Vanessa Matz a été échevine, sénatrice et, plus récemment, députée fédérale depuis 2014. Elle est également tête de liste des Engagés en province de Liège. Son engagement politique ne date pas d’hier ; depuis 1994, il a été forgé par son admiration pour des figures emblématiques telles que Simone Veil.

Notre société reste profondément inégalitaire et machiste

Selon elle, la représentation des femmes en politique n’est pas suffisante. Les remarques misogynes se multiplient encore trop souvent : "Ça a été difficile. Je suis assez vite devenue échevine des travaux, en 1998, une matière dédicacée d'habitude aux hommes. J'avais 24 ans et avec moi au collège communal composé que d’hommes qui pouvaient tous être largement mon père, voire mon grand-père. Je devais m’affirmer pour être crédible. Ça n'a pas été toujours évident".

Un autre exemple lui vient en tête : "On était en réunion, nous étions une vingtaine, j'étais la seule femme autour de la table pour préparer un dossier. Un des messieurs a renversé son verre d'eau et m'a dit : "Tu ramasses ?". C'était presque un ordre".

Face à ces attaques, de nombreuses femmes renoncent à leur carrière politique. "On voit une série de femmes politiques qui ont jeté l'éponge, notamment pour ces élections-ci", affirme la députée. D’autres ne se laissent pas abattre et continuent de s’indigner, tout comme cette dernière qui refuse d’ "avoir une carapace".

Les quotas hommes-femmes, une nécessité

"Je pense qu'on doit continuer à avoir une politique de quotas", insiste Vanessa Matz. "C'est un mal nécessaire. C'est quand on a des femmes dans des postes à responsabilité qu'on peut avoir un changement de comportement".

Ce n'est pas ringard d'être féministe

Sexisme, discrimination, misogynie… Autant de thématiques que la tête de liste des Engagés porte à cœur : "Notre société reste profondément inégalitaire et machiste. On doit oser le dire. Ce n'est pas être ringard d'être féministe. Moi, je suis féministe, je le revendique. C'est la modernité, c'est l'émancipation, c'est l'inclusion de chaque personne dans la société. Pour moi, c'est vraiment essentiel pour que la dignité de chacun puisse être respectée".

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