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Le ministre wallon en charge de l'Aménagement du territoire, Willy Borsus, a peu goûté les propos tenus jeudi dans Le Soir par Fawaz Al Bitar, le directeur général de la fédération des énergies renouvelables Edora. Ce dernier y dénonce notamment la "dynamique de clocher" imposée par le ministre "qui fait systématiquement primer les intérêts locaux sur les intérêts régionaux".
"Ces déclarations sont méprisantes pour les citoyens, pour les Villes et Communes, pour les associations et plus largement pour tous les territoires, notamment ruraux", a réagi Willy Borsus.
"Il faut clairement être ambitieux en ce qui concerne la transition, la réponse au défi climatique et le déploiement du renouvelable - et nous le sommes, avec 41 mâts supplémentaires en 2023, pour une puissance totale de 137 MW - mais couvrir la Wallonie d'éoliennes sans tenir compte de l'opinion des citoyens, des aspects paysagers, forestiers, touristiques et patrimoniaux serait une aberration", a-t-il asséné.
Pour le ministre, "si l'on organise des réunions d'information préalable, des enquêtes publiques et des études d'incidence environnementale dans les procédures de demande de permis, c'est évidemment pour en tenir compte."
"Et c'est mon rôle de faire la balance entre les différents enjeux relevant de l'aménagement du territoire, des objectifs de production d'électricité renouvelable et du cadre de vie de nos concitoyens que ce soit le respect d'une distance suffisante aux habitations ou de la préservation des paysages", a-t-il conclu.
Jeudi matin, Edora a salué l'augmentation de capacité nette de l'éolien wallon de 125 mégawattheures (MW) en 2023 tout en déplorant que cela reste "insuffisant pour répondre aux objectifs régionaux". "Force est de constater que le nombre de contraintes à l'implantation éolienne reste considérable", a pointé la fédération en appelant une nouvelle fois le gouvernement wallon à agir "pour assurer une relance structurelle et durable du secteur éolien".