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La hausse des taux d'obésité observée dans les pays en développement s'explique notamment par les écarts de prix importants entre les aliments sains et ceux mauvais pour la santé ainsi que par l'indisponibilité de toute une gamme de bons produits, démontrent les résultats d'une analyse documentaire publiée par le Fonds international de développement agricole (FIDA).
Celui-ci a passé en revue des centaines d'études et examiné des données portant sur cinq pays (l'Indonésie, la Zambie, l'Égypte, le Nigeria et la Bolivie).
D'après l'une des études examinées (Headey, 2019), dans les pays pauvres, une calorie contenue dans un œuf coûte 11,66 fois plus cher qu'une calorie contenue dans un féculent, de même que, dans ces pays, une calorie contenue dans un en-cas sucré ne coûte que 2,92 fois plus cher que celle contenue dans un féculent.
"Les écarts de prix entre les aliments bons et mauvais pour la santé est beaucoup plus importante dans les pays pauvres", indique mercredi dans un communiqué Joyce Njoro, spécialiste technique principale de la nutrition au FIDA.
Selon une autre étude citée par le FIDA (Nicole D. Ford et al. 2022), la consommation de boissons sucrées est en hausse dans les pays en développement. "À l'échelle mondiale, trois milliards de personnes ne peuvent assumer le coût d'une alimentation saine", selon Joyce Njoro.
Les taux d'obésité dans les pays en développement sont désormais presque au niveau de ceux des pays à revenu élevé, d'après le FIDA.
L'aspect culturel ne serait pas à négliger dans cette évolution. Dans certains pays en développement, affirme le FIDA, "la corpulence des enfants est un signe de santé et de richesse et elle est jugée souhaitable. La consommation d'aliments mauvais pour la santé peut également avoir un certain prestige. Et le manque d'activité physique peut être associé à un statut social élevé".