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Les fleurs belges coûtent parfois PLUS CHER que celles venant de l’étranger: comment l’expliquer?

Avec le printemps, les fleurs belges sont de retour. Elles prennent de plus en plus de place sur le marché. Leur prix peut varier selon les saisons et si on les compare avec des fleurs de l’étranger, elles peuvent être plus chères. 

Des tulipes vendues au supermarché, face à d’autres tulipes trouvées chez un fleuriste. En apparence : rien ne permet de les distinguer. Et pourtant : les unes viennent de l’étranger, les autres sont cultivées en Belgique. Le prix peut varier de quelques euros. Alors comment l’expliquer ? 

La fleuriste Anne Cantillon privilégie le circuit court. Elle s’approvisionne principalement en Belgique, des fleurs qui sont pour elle de meilleures qualités. Mais, elle est aussi contrainte d’acheter des variétés étrangères: "La demande est là, donc moi je dois satisfaire ma clientèle. Il y a toujours de la fleur belge, mais il y a moins de choix", explique la fleuriste.

En plus, la qualité est meilleure

En hiver, 65 % des fleurs vendues sont produites à l’étranger, contre 35 % sur notre territoire. En été, la tendance s’inverse. Et dans le secteur de la fleur, le prix dépend de l’offre et de la demande 

Tout se mesure à la criée. Au milieu de ce trafic, il y en a pour tous les goûts : des variétés belges, mais aussi étrangères. La vente commence à 5h presque tous les matins. Chaque lot de fleurs est vendu au cadran : un système d’enchères inversé. Le prix diminue jusqu’à ce qu’un acheteur se manifeste et remporte le lot. 

"Les acheteurs aiment bien la production locale, donc ils veulent mettre un prix un peu plus élevé. En plus, la qualité est meilleure", pointe Koen Van Malderen, le directeur de l’Union royale des fleuristes de Belgique.

En Belgique, il y a plus de 140 producteurs, pour près de 2.800 fleuristes. Mais, leurs conditions de travail sont bien différentes de leurs concurrents étrangers.

Magalie Braune est productrice de fleurs écologiques, locales et de saison. Aux fleuristes, elle vend ses tulipes 80 centimes l’unité, soit entre 20 et 30 centimes de plus que les producteurs conventionnels.

Le coût de nos bulbes est plus important que dans une production monoculture

"On les produit en petite quantité, on a beaucoup de variétés, donc le coût de nos bulbes est plus important que dans une production monoculture de tulipes", indique la productrice.

Dans son champ de 40 ares, la production commence fin mars jusqu’à début novembre. Toutes les plantes sont récoltées à la main, loin des méthodes conventionnelles. Et il faut s’adapter à une météo parfois capricieuse. "On a plusieurs tulipes qui ont été fort abimées par les pluies", déplore Magalie.

Une partie de la production se trouve dans les serres. Mais, elles sont non chauffées et non éclairées la nuit. "Ce sont des serres très simples, très basiques. Dans le conventionnel, on va être beaucoup plus spécialisé dans des immenses serres technologiques qui vont s’ouvrir, se fermer en fonction du temps", détaille Magalie Braune.

Pour faire face à la concurrence, Magalie s’est associée à une autre productrice. Ensemble, elles produisent pour les fleuristes, les restaurateurs et mêmes les particuliers.
Pour encourager la fleur belge à se développer, il faut donc renoncer à acheter certaines variétés en plein hiver.

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Commentaires

3 commentaires

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  • Si seulement il n'y avait que les fleurs...

    Jean-Philippe Pierard
     Répondre
  • "la qualité est meilleure" Quand on écoute les vendeurs locaux, ils justifient leurs prix par une qualité plus élevée... A croire tous ces gens la Belgique produirait donc les meilleurs produits du monde, dans quasiment tous les domaines! On est en plein dans de l'argument marketing de bonimenteur...

    Thierry Frayer
     Répondre
  • En Belgique c'est un fait, les commerçants sont gourmands.

    Jean Valjean
     Répondre