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Vers une "pause" sur le tronc commun dans nos écoles? La ministre y pense, mais fait déjà face à des critiques

Valérie Glatigny, ministre de l'Enseignement, veut mettre sur pause l'allongement du tronc commun à la 3è secondaire. Cette réforme, visait pourtant à réduire les inégalités scolaires en permettant à tous les élèves d'avoir les mêmes cours jusqu'à l'âge de 15 ans. Pourquoi ce revirement ?

Les mêmes cours pour tous les élèves de la première maternelle à la troisième secondaire : c'est ce qu'on appelle le tronc commun. Et quand l'idée est née en 2017, tout le monde était relativement d'accord. Aujourd'hui, la ministre de l'Enseignement constate qu'il y a des doutes et elle veut donc les lever. "J'ai demandé à mon administration qu'on puisse avoir une évaluation des impacts en termes d'emploi, mais aussi en termes organisationnels parce que les écoles doivent se réorganiser très rapidement. Aussi, en termes de pédagogie, est-ce que ce sera vraiment une plus-value pour nos élèves ? Je rappelle que ma priorité c'est d'augmenter la qualité des apprentissages".

Ce tronc commun pourrait coûter 2000 emplois parce que les professeurs qui enseignent aujourd'hui en troisième année qualifiante n'auront plus de travail à partir de 2028 à moins d'être recyclés dans d'autres années inférieures. Mais pour cela, il faut les former. "Alors formons-les", répondent les syndicats. "Ça fait quand même maintenant huit ans que la décision a été prise et le travail n'est pas encore commencé. Ce travail d'étude de reconversion, de se dire comment va-t-on faire pour dire lorsque ces personnes-là, lorsque la troisième qualifiante va disparaître, comment va-t-on faire pour reconvertir ces personnes-là ?", s'interroge Luc Toussaint, président de la CGSP Enseignement.

Pas question non plus pour les fédérations de parents d'abandonner le projet. Il reste trois ans pour former et finaliser la mise en place. "C'est une évidence, il faut continuer. Il y a une cohorte d'élèves qui est dans le tronc commun. On ne peut pas l'arrêter brutalement en première secondaire ou en fin de deuxième secondaire parce que ça pose aussi la question de la réécriture des programmes et qu'est-ce qu'on fait de cette troisième. J'ai envie de dire, plus globalement, je trouve aujourd'hui ce qui est important, c'est que tout le monde se remette autour de la table, que chacun dise exactement ce qu'il en est", note Véronique De Thier, co-directrice de la Fédération de parents d'élèves - FAPEO.

La ministre annonce qu'elle rassemblera tous les acteurs du dossier à la fin du mois de février quand elle aura reçu toutes les informations demandées à son administration, notamment l'évaluation du nombre d'emplois qui pourraient être touchés.

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