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Des dizaines de manifestants favorables à Lula ont commencé à se retrouver samedi après-midi dans une ambiance tendue à Curitiba (sud), devant le siège de la police fédérale, où l'ex-président pourrait être incarcéré dans les prochaines heures.
Non loin, des anti-Lula, ravis de voir "le bandit" enfin en prison, attendaient aussi l'arrivée de l'icône de la gauche brésilienne de 72 ans.
Lula a annoncé samedi, à quelque 400 km de là, accepter de se livrer à la justice pour commencer à purger sa peine de plus de 12 ans de prison pour corruption et blanchiment d'argent.
Etudiants, enseignants, ouvriers métallurgistes: tous scandaient "Lula libre", en attendant l'arrivée de leur héros sous un soleil de plomb, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Il a été le plus grand président que le Brésil ait eu, il a fait une révolution sociale, sa détention est injuste et illégale", a déclaré Eunice Campos, psychopédagogue de 60 ans, qui attend la reddition de Lula ce samedi.
Tout à coup, un manifestant portant un tee-shirt sur lequel on peut lire "La droite de Curitiba" s'est infiltré entre la masse de chemisettes rouges des couleurs de la gauche, officiellement "avec des intentions pacifiques".
Mais rapidement le militant de droite est cerné par des sympathisants de Lula et de nombreuses caméras de télévision. Il en profite pour tourner la scène avec son portable.
"Je ne comprends pas pourquoi vous m'insultez", lance-t-il aux pro-Lula, qui à leur tour le gratifient d'accusations : "fomenteur de coup d'Etat" ou "fasciste".
Des membres d'ONG l'"invitent à se retirer" et l'escortent jusqu'à une rue plus bas. "Il est venu faire de la provocation", explique à l'AFP Elizamara Goulart Araujo, enseignante depuis plus de 25 ans.
La surveillance policière reste plus légère que la veille, quand on pensait que Lula se livrerait aux autorités plutôt que de laisser passer l'ultimatum d'un mandat de dépôt.
Mais elle devrait être renforcée d'ici la fin de l'après-midi, quand devrait arriver l'ancien chef d'Etat.
Lula se retrouvera dans une cellule d'à peine 15 mètres carrés avec toilettes et douche privatives, au siège de la Police fédérale, a priori avant un transfèrement.
La cellule a été spécialement prévue en raison du statut d'ex-chef d'Etat de Lula, "à l'écart des autres prisonniers, sans aucun risque pour son intégrité morale ou physique", a expliqué le juge anticorruption Sergio Moro.