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Deux hommes jugés pour des menaces de morcontre la journaliste Nadia Daam, victime de cyber-harcèlement après une chronique en novembre sur Europe 1, ont été condamnés mardi à Paris à six mois de prison avec sursis.
Mohamed A., 20 ans, comparaissait pour menace de mort: il avait diffusé sur Twitter un photomontage qu'il avait lui-même réalisé, montrant l'exécution de la journaliste par un homme en noir, avec des inscriptions en arabe et le drapeau du groupe État islamique.Virak T., 34 ans, était lui jugé pour menace de viol. Il avait publié un message au contenu peu équivoque sur le Forum Blabla 18-25 ans du site jeuxvideo.com: "La brunette, je lui remplis sa bouche de mon foutre".
En plus de la peine de prison avec sursis, tous deux ont été condamnés à verser 2.000 euros à Nadia Daam en réparation du préjudice moral.
La journaliste a été victime d'une vaste campagne de cyber-harcèlement après une chronique début novembre, où elle dénonçait une campagne de haine sur le Forum 18-25 ans contre deux militants féministes.
Nadia Daam qualifiait le sulfureux forum de "poubelle à déchets non recyclables d'internet". "A ce stade de bêtise crasse et de malveillance, il faudrait que les membres de ce forum pensent à léguer leur cerveau à la science", disait-elle.
Les menaces ont démarré quelques minutes après la chronique. Puis il y a eu "une escalade", a décrit la présidente du tribunal. Menaces de mort, de viol contre Nadia Daam et sa fille de 12 ans, diffusion de leur photo et adresse, piratage des comptes sur les réseaux sociaux de la journaliste etc. Des individus étaient également venus frapper à sa porte au milieu de la nuit.
"Je suis soulagée", a dit, très émue, Nadia Daam après le jugement. "Le cyber-harcèlement a des conséquences très concrètes sur les victimes. (...) Cela ne va pas s'arrêter demain, mais la police a les moyens de traquer les auteurs", a ajouté la journaliste, également chroniqueuse dans l'émission 28 Minutes sur Arte.
Nadia Daam a dû déménager après cette campagne de cyber-harcèlement et sa fille a dû changer de collège.
Sept cyber-harceleurs ont été identifiés lors de l'enquête. Un mineur a déjà eu un rappel à la loi et quatre majeurs comparaîtront devant des tribunaux en province.