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Dans ce laboratoire à Woluwe-Saint-Lambert, les chercheurs ont un seul sujet de recherche : les bactéries. Des bactéries qui se sont habituées à nos antibiotiques et qui sont aujourd’hui très résistantes. "Il est malheureusement probable que dans un avenir pas si lointain, on tombe à court d’antibiotiques et on ne puisse plus se défendre contre les bactéries. Ce qui risque de faire vaciller la médecine en général", développe Jean-François Collet, chercheur à l’Université catholique de Louvain.
Il faut donc trouver des solutions pour les combattre efficacement. Et ce laboratoire a trouvé un début de solution en s’attaquant aux protéines. Ce sont elles qui protègent la bactérie. Elles sont illustrées par ce petit objet bleu. "Normalement, quand elle est en surface, elle est capable de détecter un antibiotique qui est à la surface. Et elle va dire à la bactérie ‘attention, il y a un antibiotique, il faut se défendre’", explique Jessica El Rayes, une cercheuse.
"Et on a eu l’attention attirée par le fait qu’il y avait cette espèce de long bras qui est flexible, un peu comme un spaghetti tout mou. On s’est dit ‘pourquoi est-ce qu’il y a ce bras-là ?’", poursuit Jean-François Collet.
© RTL INFO
Et après de longues recherches, ils ont compris que ce bras avait en fait un rôle important. "Si on enlève le bras, si on le change, la protéine n’arrive plus à sa destination. Et comme cette protéine elle est importante pour le fonctionnement de la bactérie, pour la défendre, si elle ne parvient plus à arriver sur le mur de l’enceinte extérieure, on fragilise la bactérie", détaille-t-il.
Cela prendra néanmoins encore du temps avant de trouver une nouvelle arme contre les bactéries. Mais c’est déjà un premier pas important. "On peut imaginer des stratégies pour identifier des molécules qui vont interférer, qui vont perturber ce bras pour empêcher la protéine d’arriver à destination."
Certaines études montrent que d’ici 2050 si les antibiotiques n’évoluent pas, les bactéries pourraient à nouveau tuer plus que le cancer.