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Des hommes, femmes et enfants afghans sont coincés depuis 5 semaines dans un no man’s land entre les frontières polonaises et biélorusses. Ils ont quitté leur pays quelques jours avant l’arrivée des talibans au pouvoir. "Ils ont demandé une protection internationale à la Pologne mais ont été repoussés illégalement par les gardes-frontières, explique Piotr Bystrianin, membre d'une fondation polonaise d'aide aux réfugiés. Ils sont encerclés d’un côté par les forces polonaises et de l’autre par les Biélorusses."
Depuis la crise migratoire de 2015, les Etats membres en bordure de l’Union ont renforcé leurs frontières. Plus de 1.000 kilomètres de clôture barbelée et autres murs auraient été construits. L’Union investit massivement dans son agence de garde-frontière, Frontex. Son budget est passé de 142 millions en 2015 à 543 millions cette année. "L’Union Européenne a tiré les leçons de la crise de 2015-2016. Une de ces leçons, c’est l’élargissement du mandat de Frontex", affirme Piort Switalski, porte-parole de Frontex.
Drones, véhicules terrestres et navires
Les gardes Frontex sont les premiers agents européens qui possèdent leur propre uniforme. Depuis leur quartier général à Varsovie, ils scrutent les frontières extérieures de l’Europe, à l’aide de drones notamment. Sur le terrain, ils disposent de dizaines de véhicules terrestres et plusieurs navires. Pour l’instant, ces gardes côtes européens n’ont pas le droit de porter une arme. "Nous travaillons à modifier cela. Nous espérons une solution très rapidement."
La crise en Afghanistan et les questions migratoires qu’elle soulève ravive les tensions au parlement européen. "Il doit y avoir une réponse humanitaire en accord avec la législation européenne, déclare Juan Fernando Lopez Aguilar, député socialiste européen. Nous ne pouvons pas nous contenter de seulement tout faire pour repousser ces gens en dehors de nos frontières."
Frontex compte engager 1.000 gardes-frontières supplémentaires cette année. Ils seront 3.000 de plus d’ici 5 ans.