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En région wallonne, 90% du contenu de nos sacs PMC (Plastique, emballages métalliques et cartons à boissons) sont triés pour être recyclés. Chaque année, via nos sacs PMC, 23 kg de déchets sont recyclés par an et par habitants. Les équipes de RTL info ont suivi le cheminement de nos sacs bleus.
C’est dans la rue que commence le trajet de nos sacs PMC, sur leur longue route du recyclage. À Lodelinsart, par exemple, la récolte est organisée plusieurs fois par mois. Et un constat: les sacs bleus se sont étoffés, et leur volume ne cesse d’augmenter. "Les plastiques, il y en a de plus en plus, les gens trient de plus en plus, alors nous on fait de plus en plus de camions", remarque Christophe, agent Tibi, l'intercommunale de gestion de déchets de la région de Charleroi.
Les sacs PMC ensuite prennent la route de l’un des cinq centres de tri en Belgique. Ici direction Couillet où se trouve les installations du centre de tri Valtris. Les camions s'y suivent presque non-stop.
Dans ce centre, on trie chaque année près de 45.000 tonnes de déchets. Cela revient à 900 tonnes par semaine. En été, les sacs sont plus nombreux de 10%. À l’intérieur de nos sacs: 55% de plastiques, 20% d’emballages métalliques, 5% de cartons à boisson et 20% de résidus. Mais d’où viennent-ils? Pour les plastiques: de nos flacons, nos pots et nos sachets. Les métaux, eux, proviennent des cannettes, des boîtes de conserve, et des aérosols. Et pour la dernière catégorie, ce sont les tétrapacks qui sont ciblés.
Tout au long des 3 km de la ligne de tri, ces déchets sont séparés. L’acier est retiré grâce à des aimants, l’aluminium, lui, grâce à des champs magnétiques. "C'est une machine qui magnétise l'aluminium", explique Thomas Dalla-Riva, responsable chez Valtris. "En fin de convoyeur, il y a une roue polaire qui a une polarité inverse qui permet d'éjecter l'aluminium dans un second compartiment."
Nos déchets redeviennent objets
Pour les étapes suivantes, c’est un tri optique qui est réalisé. Chaque plastique est analysé. "Il y a un rayon infrarouge qui permet de détecter le type de matière ou la couleur", poursuit Thomas Dalla-Riva. "En fin de convoyeur se trouvent des buses d'air comprimé qui permettent soit de conserver la matière ou de l'éjecter."
Ici le rythme est effréné: deux sacs sont triés par seconde, 24h sur 24. La dernière sélection est encore et toujours assurée par l’homme. Au final 90% de votre sac sera trié, pour être recyclé.
Que deviennent nos déchets PMC? "Ça peut être le recyclage d'une bouteille à une nouvelle bouteille, ça peut être du recyclage d'aluminium qui va permettre de faire d'autres objets comme des cadres de vélo, ou encore le recyclage d'acier qui va permettre de fabriquer d'autres objets en acier…", détaille Philippe Teller, administrateur de Valtris.
Au total, 16 matières différentes sont triées. Elles seront toutes recyclées et deviendront pour certaines ce que l'on appelle des "balles".
Ces balles composées de bouteilles en plastique transparentes se retrouvent ensuite chez Filao, une entreprise de recyclage. "Le tri, le broyage, le lavage, le sur-tri des matières broyées et au final l'exclusion des matières non voulues", indique Benjamin Rousche, directeur de Filao.
Des procédés complexes qui s'enchaînent pour obtenir au final des billes de plastique qui proviennent de nos bouteilles… et le redeviendront. "Ces billes vont être envoyées chez notre partenaire pour pouvoir redevenir des bouteilles", explique Benjamin Rousche.
De nos sacs PMC, 23 kg de détritus sont recyclés par an et par habitants. Des déchets qui redeviennent matière première. Un cycle qui se répète.