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Européennes: le PS sauve les meubles et évite une disparition à Strasbourg

Au PS, les défaites se suivent et se ressemblent, au point d'être accueillies quasiment avec... soulagement: la liste PS-Place publique devrait obtenir 6,3 à 6,4% des voix, légèrement au-dessus des prévisions des sondeurs, selon les dernières estimations dimanche.

Si faible soit-il pour un parti qui était majoritaire en 2012, ce score n'a pas surpris les observateurs, puisque les sondeurs créditaient la liste de Raphaël Glucksmann de 5 à 6% des intentions de vote, laissant planer le doute sur sa présence au parlement européen (la barre étant fixée à 5%).

"J'aimerais remercier les électrices et les électeurs qui ont voté pour notre liste, la plaçant au-dessus des dernières estimations, et montrant leur attachement à une envie d'Europe écologique et sociale", a réagi M. Glucksmann, depuis la salle de la Bellevilloise (Paris XXe).

Depuis 1979, jamais le PS n'avait enregistré un score aussi faible, près de dix points inférieur à celui de 2014 (14%). Il est aussi très en-deçà des autres partis sociaux-démocrates européens, dont beaucoup sont en crise.

Deux ans après le double désastre de la présidentielle (6,4%) et des législatives (7,4% au premier tour), le PS n'a pas réussi à redresser la barre, dans un contexte où la gauche est faible et divisée.

Investi comme candidat d'"Envie d'Europe" à la mi-mars, M. Glucksmann n'est jamais parvenu à décoller dans les sondages, s'attirant des critiques sur sa supposée maladresse dans les débats ou les meetings.

Dans les deux dernières semaines de la campagne, le PS a tout fait pour regagner les faveurs de son électorat: Anne Hidalgo, Christiane Taubira, Bernard Cazeneuve, Najat Vallaud-Belkacem et Martine Aubry sont montés au créneau pour sauver le "soldat Glucksmann". L'ancien président François Hollande a aussi apporté son soutien mercredi à l'essayiste de 39 ans, malgré des réticences initiales.

- Objectif : municipales -

C'est donc plutôt le soulagement qui prévalait dimanche à la Bellevilloise. "On respire !", disait une petite main du PS en accueillant les journalistes. "Je suis satisfait de savoir que nous sommes à 7%, quand tout le monde nous donnait morts. Mais je ne m'en contente pas, c'est une base de discussion", a commenté devant la presse un porte-parole du PS, Pierre Jouvet.

"Je me réjouis du sursaut", s'est également félicité le sénateur Rachid Temal, qui avait été très critique de la décision du PS de confier la tête de liste à une personnalité extérieure. "Mais on est à 6 à 6,5. Notre ambition c'est d'être majoritaire, ça ne règle rien sur les questions stratégiques".

Largement distancé par les écologistes de EELV - avec entre 12,9 et 13,2%, - et au coude-à-coude avec la France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, M. Glucksmann a appelé au rassemblement des forces de gauche. "La gauche n'est pas morte (...) Demain, il faudra reprendre notre bâton de pèlerin (…) et chercher enfin à rassembler la gauche", a dit l'essayiste, qui avait fait de ce thème le mantra de sa campagne.

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a également appelé à ce rassemblement: "ce chemin est le seul qui soit en mesure d'offrir une alternative à la droite et à l'extrême droite". "J'appellerai dès demain l'ensemble de mes homologues, y compris ceux avec qui la campagne a été parfois la plus tendue", a-t-il affirmé, en mentionnant Benoît Hamon, l'ancien candidat à la présidentielle PS, tenu en échec dimanche.

Le PS est-il prêt à reconnaître le leadership d'EELV ? "Aujourd'hui on n'est pas sur une question de leadership. EELV fait toujours de bons scores aux européennes (...) Il y a une poussée des Verts, et c'est tant mieux parce que nous, on porte une politique sociale et écologique. Mais il ne peut pas y avoir d'écologie juste sans une politique sociale forte. (...) Notre objectif c'est de gagner les prochaines élections", les municipales, a répondu M. Jouvet.

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