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Trois pour cent des enfants et des jeunes de moins de 25 ans sont orphelins d'au moins un de leurs parents, une proportion qui a diminué tout au long du XXe siècle et a continué à baisser depuis 1999, selon une étude de l'Ined parue mercredi.
Être orphelin "précoce", c'est-à-dire avoir perdu son père, sa mère ou ses deux parents avant l'âge de 25 ans, est "une situation rare, mais pas exceptionnelle", résume l'Institut national d'études démographiques.
En utilisant des données issues de l'Insee et de l'état-civil, les chercheurs de l'Ined ont conclu que la France comptait en 2015 quelque 610.000 orphelins de moins de 25 ans, dont 250.000 mineurs.
Les trois quarts de ces enfants ou de ces jeunes ont perdu leur père, près d'un quart leur mère, et seuls 1% les deux.
De manière logique, cette situation est plus fréquente à mesure que les enfants grandissent: moins de 1% des élèves qui rentrent en CP ont perdu un de leurs parents, mais plus de 5% de ceux qui passent le bac.
Entre 1999 et 2015, la proportion de jeunes de moins de 25 ans ayant perdu leur père a baissé de 9,4%, et celle de ceux n'ayant plus leur mère de 5,5%.
Cela s'explique par le fait que, sur cette période, "la mortalité des adultes (et donc des parents) entre 30 et 55 ans a diminué d'un tiers pour les hommes et d'un quart pour les femmes".
Mais cet effet est en grande partie contrebalancé par le fait que l'âge moyen des adultes à la naissance de leurs enfants a augmenté: "les enfants ont des parents en moyenne un peu plus âgés, ce qui augmente les risques de devenir orphelin" lorsqu'ils ont encore jeunes, résument les auteurs de l'étude.
Une précédente étude, en 2008, avait montré que "les jeunes touchés par un décès parental précoce font des études plus courtes que les autres enfants, et ont une moins bonne santé perçue à l'âge adulte", rappelle l'Ined.
Cependant, estime l'institut sur la base des chiffres de 2015, la présence d'enfants orphelins a "peu d'effet" direct sur le niveau de vie de la famille.
D'un point de vue statistique, les familles avec orphelins sont certes "nettement défavorisées par rapport à celles sans orphelin".
Mais cette différence s'explique principalement par deux raisons qui ne sont pas directement liées au décès d'un des parents.
D'une part, les familles monoparentales sont en moyenne davantage touchées par la pauvreté - que le parent absent soit décédé ou pas.
D'autre part, les familles ayant été frappées par le décès précoce d'un parent sont plus souvent des familles modestes et moins diplômées, car, relève l'Ined, "à un âge donné, la mortalité des hommes ouvriers ou employés est plus forte que celle des hommes cadres ou professions intermédiaires".