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(Belga) L'annonce de la candidature d'Elio Di Rupo à la Chambre sur le plateau de la RTBF jeudi a pris beaucoup de monde de court au PS. Manifestement, s'il y a eu des consultations au sein du parti, le président semble avoir précipité les événements sans l'accord de tous.
Ces derniers mois, le scénario d'une candidature de M. Di Rupo au scrutin européen avait circulé dans les médias. Jeudi soir, l'intéressé a pourtant annoncé qu'il serait tête de liste à la Chambre en Hainaut et mènerait la campagne du PS aux élections fédérales. Au siège du parti, l'on assurait que cette annonce avait été précédée des concertations nécessaires, notamment avec Paul Magnette, longtemps pressenti comme probable tête de liste en Hainaut et figure de proue du parti lors du prochain scrutin. Or, selon plusieurs sources, il s'agit d'une "sortie individuelle" qui n'a pas été discutée au bureau du parti et n'a pas reçu l'aval d'un certain nombre de personnalités du PS. "Depuis quelques heures, cela discute beaucoup au sein du parti", a-t-on ajouté. "Cette annonce passe mal". Ni la ligne du parti lors des élections, ni la ou les personnalités qui incarneront le parti durant la campagne n'ont été décidées, soulignait-on. A cet égard, Paul Magnette dispose d'un soutien certain au sein de la formation et plusieurs mandataires souhaitent qu'ils prennent le leadership en vue des élections de 2019. Sa cote de popularité ne se dément pas au fil des sondages. Et, pour beaucoup, après des élections communales qui ont marqué un besoin de changement, il incarne le renouveau du parti face à un Elio Di Rupo, président depuis presque 20 ans. L'ancien Premier ministre, s'il jouit d'un grand respect, attire aussi les critiques sur certaines mesures prises sous la législature précédente, en particulier en matière de chômage, qui ont abîmé l'image du parti. "Avec toute l'estime qu'on doit à Elio Di Rupo, on est plusieurs à prôner un devoir d'inventaire", a affirmé l'une de ces sources. (Belga)