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La commission santé de la Chambre a entamé sa troisième journée d'auditions visant à évaluer l'opportunité de passer à la vaccination obligatoire en population générale contre le Covid-19. La matinée était principalement consacrée aux aspects éthiques et psychologiques.
Le Comité de bioéthique a dans ce cadre exprimé un avis favorable, mais conditionné. Selon lui, cette obligation doit être assurée par un schéma vaccinal étayé par un consensus scientifique clair, ce qui, à ses yeux, n'est pas le cas pour le moment en raison des incertitudes planant autour de l'évolution de la pandémie. Il est dès lors nécessaire qu'aucune modification importante de la balance bénéfice-risque n'intervienne entretemps.
Enfin, cette obligation doit être annoncée clairement et de façon transparente.
Le Comité de bioéthique estime par ailleurs que le pass sanitaire (Covid Safe Ticket) ne doit pas être pas vu comme une tentative sournoise d'imposer la vaccination et ne soutient dès lors pas un éventuel pass vaccinal.
De son côté, Unia estime que l'obligation vaccinale est uniquement justifiée en cas de vrai "saut qualitatif" dans la lutte contre la pandémie. "Si elle n'apporte pas l'effet attendu, cela risque d'avoir un impact sociétal extrêmement difficile et créer de la tension dans la société", ont relevé les co-directeurs Patrick Charlier et Els Keytsman.
Le centre pour l'égalité des chances a plaidé pour une éventuelle "mesure limitée dans le temps". "Et il faut prévoir une réévaluation régulière de leur nécessité et de leur proportionnalité", afin d'éviter l'effet "tâche d'huile" observé avec le CST. Le pass sanitaire, prévu au départ pour les grands événements tels que les festivals et le grand prix de formule 1 a été progressivement élargi à d'autres applications, a rappelé Unia.
Vincent Yzerbyt (UCLouvan), membre du groupe "psychologie et corona", est revenu sur les processus psychologiques amenant un individu à se faire vacciner ou non. Selon ses observations, la perception des risques est déterminante. Il plaide dès lors pour une approche individualisée associée à l'envoi d'un message collectif. "Si le momentum est vraisemblablement passé pour l'obligation vaccinale, l'intérêt du débat actuel est d'anticiper. Quid en cas de variant grave ?", s'est-il demandé. Quoi qu'il en soit, "le pass ou le CST sont plus dommageables pour la cohésion sociale".