Partager:
Sept organisations environnementales ont introduit un recours contre l'expansion et la régularisation de la bioraffinerie gantoise Alco Bio Fuel auprès de la province de Flandre orientale, ont-elles indiqué mercredi. Selon elles, en plus de nuire au climat, à la biodiversité et à la qualité de l'eau, le projet est en contradiction avec la politique énergétique belge et européenne. C'est pourquoi elles exhortent la province à refuser l'expansion.
Alco Bio Fuel produit du bioéthanol à base de maïs. Sa capacité autorisée est actuellement de 150.000 mètres cubes. La bioraffinerie gantoise ambitionne de la doubler.
"À une époque où l'utilisation des terres est soumise à une pression croissante, il est totalement absurde de les gaspiller pour cultiver du maïs pour notre réservoir", s'est indignée une responsable de l'organisation flamande Bond Beter Leefmilieu (BBL), Naomi Cambien.
Selon BBL, il serait plus utile d'utiliser les 97.000 hectares de terres concernés pour la consommation humaine ou pour construire un puits de carbone, qui pourrait stocker 1,2 million de tonnes de dioxyde de carbone (CO2).
Alco Bio Fuel produirait actuellement 286.000 mètres cubes de bioéthanol, soit bien plus que ce qu'autorise le permis actuel, ont en outre signalé les organisations. "L'entreprise a-t-elle reçu pendant des années l'autorisation tacite d'augmenter systématiquement sa production ou était-elle en infraction depuis le début", s'est interrogé l'expert chez Greenpeace, Philippe Verbelen.
Les organisations remettent également en question l'origine du maïs, puisque la bioraffinerie n'obtiendrait que 10% de celui-ci en Belgique. Elles soulignent par ailleurs les conséquences négatives de l'agriculture intensive, alors que notre pays est déjà confronté à une mauvaise qualité de l'eau en raison de concentrations élevées de nitrates et de phosphates.
Le recours a été introduit par BBL, BOS+, Canopea, FIAN Belgique, Gents Milieufront, Greenpeace Belgique et Oxfam Belgique.
