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Le comité qui décerne le prix Nobel de la paix a condamné vendredi le verdict "à motivation politique" prononcé le même jour contre le militant bélarusse Ales Bialiatski, colauréat de la récompense l'an dernier.
"Le procès et les accusations contre lui sont à motivation politique", a commenté la présidente du comité norvégien, Berit Reiss-Andersen, dans un communiqué.
Figure du mouvement démocratique au Bélarus soumis à une répression acharnée, Ales Bialiatski a été condamné vendredi par un tribunal de Minsk à dix ans de prison après avoir été accusé d'avoir fait entrer de grandes quantités d'argent liquide au Bélarus et d'avoir financé des actions collectives portant "grandement atteinte à l'ordre public."
Deux collaborateurs de son organisation de défense des droits humains, Viasna, se sont aussi vu infliger de lourdes peines de prison, de même qu'un quatrième accusé, jugé par contumace.
"La condamnation est une tragédie pour M. Bialiatski personnellement", a fait valoir Berit Reiss-Andersen. "Toutefois, le verdict montre que le régime actuel recourt à tous les moyens pour réprimer ses opposants", a-t-elle ajouté.
Le militant, âgé de 60 ans, s'était vu décerner l'an dernier le Nobel de la paix ensemble avec l'ONG russe Mémorial, dissoute sur ordre de la justice, et le Centre ukrainien pour les libertés civiles (CCL).
Ils avaient obtenu cette distinction pour leurs efforts en faveur "des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins Bélarus, Russie et Ukraine", les trois principaux protagonistes du conflit le plus grave en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Déjà derrière les barreaux, Ales Bialiatski n'avait pu se rendre à Oslo pour recevoir son prix et y avait été représenté par son épouse, Natalia Pintchouk.