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L'insécurité alimentaire des réfugiés et demandeurs d'asile augmente en Grèce, dénonce lundi l'ONG INTERSOS qui fournit des repas à Athènes à plus de 5.000 exilés.
Selon le rapport publié lundi, 59% des personnes à qui l'ONG est venue en aide n'avaient accès à suffisamment de nourriture qu'entre une à trois fois par semaine.
Ils se trouvaient ainsi dans une insécurité alimentaire sévère selon les critères de l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.
Depuis février 2022, 5.932 personnes ont été intégrées au programme "Nourriture pour tous" d'INTERSOS, dont 54% de mineurs. Mais en un an, la liste d'attente a quadruplé et plus de 2.000 exilés sont dans l'attente de cette aide.
"Après la période de Covid-19, de nombreux réfugiés qui travaillaient au noir se sont retrouvés sans aides de l'État, en détresse. Ensuite l'inflation a empiré la situation", souligne Matina Stamatiadou en charge du projet pour l'ONG.
"Des enfants vont à l'école le ventre vide et s'évanouissent. Les parents nous disent qu'ils doivent choisir entre payer le loyer et leur offrir de bons repas", ajoute-t-elle.
Fin décembre 2022, la fin du programme ESTIA, financé par l'Union européenne et lancé en 2015 pour aider les demandeurs d'asile à accéder à un logement, a également accentué les difficultés des réfugiés.
Pour Lefteris Papagiannakis, directeur du Conseil grec pour les réfugiés qui coopère avec INTERSOS dans la mise en place du programme, ce manque d'accès à la nourriture fait "partie d'une même politique en Grèce envers les demandeurs d'asile, qui sont confrontés à la violence aux frontières, à l'isolement dans les camps et aux obstacles systématiques à la protection sociale et à l'intégration".
Depuis son arrivée au pouvoir il y a quatre ans, le gouvernement conservateur grec a durci sa politique migratoire.