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Les forces armées maliennes et des combattants étrangers, apparemment membres du groupe paramilitaire Wagner, lié à la Russie, ont exécuté sommairement et fait disparaître de force plusieurs dizaines de civils dans le centre du Mali depuis décembre 2022, a déclaré lundi l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW).
Ces forces "ont détruit et pillé des biens appartenant à des civils" et "auraient torturé des détenus dans un camp militaire", souligne l'ONG dans un rapport.
Entre le 1er mars et le 30 mai, Human Rights Watch a mené des entretiens téléphoniques avec 40 personnes qui ont eu connaissance des incidents survenus dans le centre du Mali. Il s'agissait de 20 témoins d'abus, trois membres de familles de victimes, deux leaders communautaires, cinq activistes de la société civile malienne, huit représentants d'organisations internationales et deux analystes politiques spécialistes du Sahel. Human Rights Watch a également examiné une vidéo montrant des abus commis par des soldats maliens et des membres des forces étrangères qui leur sont associées.
Les personnes interrogées ont déclaré que les forces armées maliennes avaient commis ces abus lors d'opérations militaires menées en réponse à la présence de groupes armés islamistes dans les villages de Ouenkoro, Séguéla, Sossobé et Thioffol, dans les régions de Mopti et de Ségou. Lors de ces opérations, à l'exception de celle de Thioffol, des témoins ont fait part de l'implication d'hommes étrangers armés, non francophones, qu'ils ont décrits comme "blancs", "Russes" ou "appartenant à Wagner".
"Ces cas ne représentent qu'une fraction des abus perpétrés au Mali par les forces armées maliennes et les combattants étrangers qui leur sont associés depuis l'année passée", souligne HRW dans son rapport.