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La rédaction du Journal du dimanche a reconduit sa grève pour protester contre son changement de direction, empêchant l'hebdomadaire de paraître pour la quatrième semaine de suite, a annoncé samedi sa Société des journalistes.
"Pour nous, salariés et collaborateurs du journal, c'est un crève-cœur, mais cela n'entame pas notre détermination pour défendre les valeurs de ce journal", a indiqué cette instance représentative des journalistes dans un communiqué.
La grève a été voté "samedi matin à 96%, lors d'un scrutin à bulletin secret" (94 pour, 4 contre, 8 blancs et nuls), a précisé la SdJ.
Elle est entrée samedi dans son 23e jour, et doit se poursuivre dimanche et lundi, jours de relâche traditionnels pour le journal. "La rédaction se réunira mardi pour se prononcer sur la suite du mouvement", a ajouté la Société des journalistes.
Le mouvement a été entamé le 22 juin, en réaction à la nomination de Geoffroy Lejeune comme directeur de la rédaction.
Cette arrivée fait craindre aux grévistes un changement radical de ligne rédactionnelle, ce journaliste ayant dirigé pendant sept ans l'hebdomadaire Valeurs actuelles, pour le rapprocher des idées d'Eric Zemmour, candidat d'extrême droite à la présidentielle de 2022.
Les grévistes et le propriétaire du JDD, Lagardère, discutent sans parvenir à un accord sur les deux revendications, "renoncer à la nomination de M. Lejeune" et "offrir à la rédaction des garanties d'indépendance juridique et éditoriale".
Le JDD, fondé en 1948, doit passer en octobre au plus tard sous contrôle de Vivendi, le groupe du milliardaire Vincent Bolloré, après une offre publique d'achat réussie sur Lagardère.
Jeudi soir, le quotidien Le Monde affirmait que Lagardère envisageait, sans attendre cette échéance, l'ouverture d'un "guichet de départ" qui permettrait aux journalistes refusant ce nouvel actionnaire de quitter la rédaction avec un accord financier.