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Le gouvernement lancera fin janvier une concertation sur la mise en place éventuelle de consignes pour les bouteilles plastiques en France, initiative envisagée lors du vote de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire en 2020, avortée sous l'opposition des collectivités locales.
Industriels de l'agroalimentaire ou de l'embouteillage, supermarchés, associations d'élus, de consommateurs et ONG sont conviés à partir du 30 janvier et jusqu'à juin par la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Bérangère Couillard à s'exprimer sur le sujet pour tenter de sortir du blocage.
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire avait renvoyé une prise de décision sur le déploiement ou non de la consigne des bouteilles à juin 2023.
Les objectifs européens de taux de collecte des bouteilles plastique sont de 77% en 2025 et 90% en 2029, quand la France plafonne à moins de 60%.
"Grâce au dialogue qui va s'instaurer sur plusieurs mois, nous pourrons prendre la décision qui répondra au mieux à nos objectifs principaux: atteindre un meilleur taux de collecte des bouteilles, viser 100% de plastique recyclé, développer le réemploi, et lutter contre les dépôts sauvages" a déclaré Mme Couillard, citée dans un communiqué.
La France est l'un des pays d'Europe qui recycle le moins bien ses emballages plastiques, car ils ne sont pas suffisamment bien collectés.
Au gouvernement, on reconnaît que l'imposition d'une consigne sur les bouteilles en plastique en 2019-20 aurait eu pour effet de diminuer les flux d'emballages dans les bacs jaunes des déchets ménagers triés pour le recyclage, et donc de réduire les revenus des centres de tri sélectif pilotés par les collectivités locales.
Or ceux-là ont investi massivement ces dernières années dans de coûteuses machines pour améliorer le tri et les volumes de matériaux à recycler.
Mais aujourd'hui des "dépôts sauvages" se multiplient, souligne-t-on de même source, "qu'il va falloir organiser".
Par consigne sauvage, le ministère désigne les automates de dépôt installés sur les parkings de supermarchés où les consommateurs peuvent ramener leurs bouteilles vides en échange d'une rétribution de quelques centimes, sur le modèle de ce qui se passe dans des pays voisins comme l'Allemagne.
Dans certaines villes, "cela a conduit certains réseaux parallèles à mener des pillages de poubelles jaunes pour alimenter les automates" relève-t-on de même source.
Dans les pays où elle existe, la consigne permet néanmoins d'augmenter le taux de collecte, reconnaissent les professionnels du secteur.
Mais elle aboutit aussi à une augmentation des prix de l'alimentaire, puisque chaque consommateur doit payer une "caution" sur sa bouteille à chaque achat, avant de récupérer quelques centimes en la rapportant dans un automate dédié.