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Julia Simon, troisième de la mass start à Oestersund (Suède) dimanche, son dixième podium de la saison en Coupe du monde, garde fermement la main dans la course au gros globe de cristal avant la dernière étape de l'hiver la semaine prochaine à Oslo.
A 21 ans, et pour sa toute première mass start, le jeune Français Eric Perrot s'est lui invité sur le premier podium individuel de sa carrière en Coupe du monde, troisième derrière un duo norvégien - même en l'absence des frères Boe.
Le carton plein de l'Italienne Dorothea Wierer sous le soleil suédois, victorieuse de l'individuel jeudi et de la mass start dimanche, ne change pas le fond des choses : à 26 ans, Simon est en position de force pour devenir la première Française depuis Sandrine Bailly il y a 18 ans à remporter le gros globe qui récompense la meilleure biathlète de l'hiver.
A trois courses de la fin de la saison, sprint, poursuite et mass start à Oslo à partir de jeudi prochain, la récente championne du monde de la poursuite dispose de 144 points d'avance au classement général de la Coupe du monde sur sa plus proche poursuivante, devenue Wierer (1003 points contre 859). Un solide avantage, quand 270 points seront en jeu dans la capitale norvégienne.
"Ca commence à aller dans le bon sens pour moi", ose Simon, très fière "d'arriver à tenir sur le devant de scène", quand son objectif en avant-saison se concentrait sur trouver de la régularité dans ses performances.
- Jeanmonnot deuxième -
"Aujourd'hui, je pense que j'ai bien montré que j'avais les épaules pour aller le chercher, pour continuer à avancer, apprécie-t-elle. J'ai pris la course à mon compte, j'étais engagée dans mes tirs, je n'ai pas grand-chose à me reprocher, les filles ont juste été meilleures que moi."
Les filles en question, ce sont Wierer et une autre Française, Lou Jeanmonnot, première et deuxième, séparées de six secondes, grâce à un 20 sur 20 derrière la carabine.
En tête au moment d'aborder le dernier tir debout, Simon, finalement troisième à onze secondes, a payé sa toute dernière cible manquée.
Néanmoins la Savoyarde monte sur son dixième podium de la saison en Coupe du monde, son premier depuis les Mondiaux à Oberhof (Allemagne) en février.
"Ca fait du bien à la tête, ça vient concrétiser les (deux) quatrièmes places qui se sont enchaînées après les Mondiaux, c'est bon à prendre", estime-t-elle.
Pour Jeanmonnot (24 ans), il s'agit du deuxième podium individuel en Coupe du monde de sa carrière, elle qui y vit sa première saison complète. Elle avait déjà terminé deuxième de l'individuel à Ruhpolding (Allemagne) en janvier.
"Faire 20 sur 20 dans des conditions de mass start, en Coupe du monde, avec ce cran de stress au-dessus, je suis plutôt fière", sourit Jeanmonnot.
- Perrot première -
Deuxième dans la course au gros globe avant la course de dimanche, l'Italienne Lisa Vittozzi, seulement 18e à près de deux minutes, avec quatre fautes au tir, recule au troisième rang (818 pts) du classement général.
Wierer, désormais la principale rivale de Simon, ne semble pas viser tout en haut. "Je ne regarde pas le classement général, Julia mérite de le gagner", a-t-elle estimé au micro de la chaîne L'Equipe.
Dénouement sur la colline d'Holmenkollen.
On devrait y retrouver Johannes Boe, lui déjà assuré de soulever le gros globe, et son frère Tarjei, absents à Oestersund la faute au Covid-19, comme Quentin Fillon Maillet et le Suédois Sebastian Samuelsson. Ce qui n'a pas empêché la Norvège de réaliser un doublé de plus, grâce à Vetle Christiansen, impeccable au tir, et Johannes Dale, une faute (à 9 sec).
Juste derrière, troisième à douze secondes, avec un 19 sur 20 derrière la carabine, Perrot a lui aussi su saisir sa chance.
"C'est fou, j'en rêve tout le temps, c'est encore une sensation différente quand ça arrive. Sentir dans le dernier tour que j'ai encore des ressources pour aller chercher le podium, et sur la ligne d'arrivée, quand je compte devant moi et que je vois que je suis vraiment troisième, ce sont des moments assez uniques", raconte le Savoyard, dont la mère est... norvégienne.