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L'anniversaire a tourné au carnage: en Afrique du Sud, des hommes armés ont tiré sur les invités pendant une fête dans un township dimanche soir, tuant huit personnes, pour des motifs qui restaient lundi inconnus.
La fête battait son plein dimanche soir dans une maison d'une banlieue pauvre de la ville portuaire de Gqeberha (anciennement Port Elizabeth, sud): le maître des lieux célébrait son anniversaire. Lorsque soudain, deux hommes armés ont surgi et fait feu.
Huit personnes ont été tuées, trois blessées et conduites à l'hôpital, selon un communiqué de la police diffusé lundi, qui précise que "le propriétaire de la maison est parmi les personnes décédées".
Condamnant "une attaque impitoyable conduite de sang-froid", la cheffe de la police de la province citée dans le communiqué, Nomthetheleli Mene, a assuré avoir ordonné aux enquêteurs "de poursuivre et retrouver les auteurs de la fusillade aussi rapidement que possible".
Au lendemain de la tuerie, quelques dizaines de voisins choqués se sont réunis dans la matinée devant la petite maison marron à l'allure modeste. Près du mur, un barbecue et des sacs vides de charbon rappellent encore la fête brusquement interrompue.
Mandla Booi, 55 ans, un voisin, raconte à l'AFP avoir échappé aux balles de justesse. Invité à l'improviste par un ami alors qu'il passait devant la maison, il n'est pas resté longtemps: "Même pas 20 minutes plus tard, j'ai entendu des échanges de coups de feu".
- La population "en colère" -
Crime aveugle, règlement de compte, dispute de voisinage ? Les raisons ayant motivé l'attaque sont encore vagues.
L'Afrique du Sud est un des pays les plus violents au monde, tristement connu pour un taux de criminalité élevé. Un meurtre y est commis toutes les 19 minutes, selon les dernières statistiques officielles de la police.
En novembre, six personnes avaient péri non loin des lieux du drame de dimanche, dans une fusillade dans un autre township de Gqeberha. La police avait alors évoqué un repaire de trafiquants de drogue.
Des fusillades sanglantes choquent régulièrement le pays.
En juillet 2022, quatre personnes avaient été tuées par balles dans la banlieue de Johannesburg. Les victimes, des hommes, étaient assis autour d'un feu et jouaient aux dés quand les tueurs avaient surgi.
Une semaine plus tôt, des fusillades dans deux bars du pays avaient fait 20 morts, dont 16 dans une taverne de Soweto. Les assaillants avaient ouvert le feu avec de gros calibres sur une foule qui s'amusait. Les victimes étaient jeunes, entre 19 et 35 ans.
Comme souvent, la police avait condamné des attaques violentes "sans motif apparent", perpétrées par des tueurs tirant à l'aveugle.
Le ministre de l'Intérieur Bheki Cele, qui s'est rendu lundi sur les lieux de la dernière fusillade, a appelé ses troupes à agir "plus rapidement et fermement" contre le crime, pour apporter des réponses à une population "en colère".
Des experts de la police ont également été dépêchés sur place. Une enquête a été ouverte pour meurtres et tentatives de meurtres. A ce stade, la police n'a encore procédé à aucune arrestation.