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Deux Belges de 18 ans, un Vietnamien et un Kenyan ont été arrêtés au Kenya pour avoir tenté de faire sortir clandestinement 5.000 fourmis vivantes du pays. Les quatre contrebandiers ont plaidé coupable devant un tribunal de Nairobi lundi.
Les 5 000 fourmis reines étaient dissimulées dans 2 244 tubes à essai et seringues et avaient une valeur marchande d'environ 1 million de shillings kényans (6 800 euros). "L'enquête judiciaire a révélé que les tubes à essai avaient été conçus pour maintenir les fourmis en vie pendant deux mois et pour éviter d'être détectés par les services de sécurité de l'aéroport", a déclaré l'organisation de protection de la nature Kenya Wildlife Service (KWS).
David L., un des Belges jugés, s'est défendu devant la cour. "Nous ne sommes pas venus pour enfreindre la loi", indique-t-il. "Par accident et stupidité, nous l'avons fait. Mais je ne me sens pas criminel. Je sais que quand on enfreint la loi, on souffre. Et je l'accepte."
Il n'a aujourd'hui qu'une seule envie. "Je veux rentrer chez moi pour commencer ma vie", soupire-t-il. "On a que 18 ans, on est naïf."
Les fourmis comprenaient certaines espèces de Messor Cephalotes, une fourmi de taille impressionnante recherchée par les collectionneurs. Ces derniers conservent les fourmis dans des formicaria, des boîtes transparentes dans lesquelles ils peuvent observer les colonies de fourmis.
Selon le Kenya Wildlife Service, cette affaire constitue une étape importante dans la lutte contre ce qu'il appelle la "biopiraterie", "le commerce ou l'exportation de matériel biologique, tel que des plantes, des animaux et des micro-organismes, sans que le pays d'origine ne reçoive une compensation équitable ou ne partage les bénéfices", ce qui est interdit au Kenya.
Les peines peuvent être très lourdes
Au Kenya, le trafic illégal d'animaux sauvages est sévèrement puni en vertu de la loi sur la conservation et la gestion de la faune de 2013. Les sanctions varient en fonction de la gravité de l'infraction et du statut de l'espèce concernée. Pour des espèces menacées ou en danger, la loi prévoit une peine minimale de 20 millions de shillings kényans (environ 230 000 dollars) et/ou une peine d'emprisonnement à vie pour les infractions impliquant ces espèces.


















