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Macron annonce un plan pour le handicap, les associations circonspectes

Fauteuils roulants remboursés à 100%, administrations "plus à l'écoute", gares accessibles: le président Emmanuel Macron a présenté mercredi une série de mesures pour améliorer la vie quotidienne des personnes en situation de handicap, dont une enveloppe d'un milliard et demi d'euros afin de rendre plus accessibles les lieux publics, des annonces accueillies fraîchement par les associations.

Concernant le handicap, "nous ne sommes pas à la hauteur de l’idéal d'égalité que nous avons gravé au fronton de la République", a-t-il lancé lors de la 6e Conférence nationale du handicap (CNH), prenant acte d'un avis sévère du Conseil de l'Europe.

Le comité européen des droits sociaux (CEDS), instance du Conseil, a reproché mi-avril à la France de ne pas remédier efficacement aux problèmes liés à l'inclusion des enfants et adolescents handicapés dans les écoles ainsi qu'aux difficultés des personnes handicapées à accéder aux services de santé.

Premier chantier urgent et prioritaire fixé par le chef de l'Etat : accélérer la mise en conformité des petits commerces, restaurants, services publics, transports, afin d'en améliorer l'accessibilité, qui reste largement insuffisante.

"Ce chantier, c’est loin d’être une découverte, ça fait 20 ans qu’on prend des engagements, c’est celui qui empêche tant et tant vos vies, l’accès à un logement, parfois à un emploi et au fond aux droits les plus fondamentaux", a concédé Emmanuel Macron.

L'Etat va pour cela mettre 1,5 milliard d'euros sur la table, a-t-il dit, en promettant une "véritable programmation" dès l'été des mesures à mettre en oeuvre.

Le chef de l'Etat a aussi annoncé que cet engagement ferait l'objet d'un suivi régulier, avec un premier bilan dès 2024.

Mais il n'a pas retenu dans l'immédiat l'idée de sanctions réclamées par les associations pour les établissements tardant à agir. "Il faut déjà mettre des moyens, essayer d’accélérer", a-t-il dit.

- "Cesser de flécher" -

Plus largement, Etat, collectivités territoriales et associations feront un "point d'étape" une fois par trimestre sur "l’ensemble de la feuille de route" présentée, a-t-il promis.

Ecole, université, pratique sportive, vie amoureuse... le président a passé en revue tous les domaines dans lesquels il entend faire bouger les lignes.

Pour permettre un diagnostic le plus tôt possible, tous les enfants auront ainsi désormais accès avant leurs six ans, au plus tard en 2025, à un service public de repérage et d’évaluation du handicap.

Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), recrutés jusqu'ici uniquement sur le temps scolaire (28 heures), pourront l'être désormais 35 heures afin d'être présents aussi sur le temps extrascolaire. "D’ici à la rentrée, la solution sera trouvée et financée", a assuré Emmanuel Macron.

Sur les bourses d'étudiants, il a concédé que l'annonce préparée par ses services n'était pas à la hauteur des engagements qu'il avait pris en campagne.

"Sur tous les sujets j'aime bien faire comme j’ai dit. Alors parfois ça contrarie mais je l’assume", a-t-il relevé dans une allusion à la réforme des retraites.

Les personnes en situation de handicap doivent avoir accès à tous types d'emploi sans considération de leur situation, a-t-il également insisté.

"Il faut cesser de flécher automatiquement vers des dispositifs et des parcours spécifiques", a-t-il noté en appelant Pôle Emploi à prendre en charge ce public.

- "Pas à la hauteur" -

"Avoir une vie comme tout le monde, c’est aussi avoir une vie affective, amoureuse, intime, et sexuelle", a insisté le chef de l'Etat. "Ce n’est pas un tabou, c’est un enjeu de bien-être, de santé", a-t-il ajouté, en précisant qu'un plan d'action en ce sens serait finalisé d'ici l'été.

Quelques "avancées" mais à confirmer, un "manque d'ambition" global: interrogées par l'AFP, les associations, dont une partie avait boycotté le rendez-vous, sont restées pour nombre d'entre elles sur leur faim.

“Beaucoup de déclarations d’intention et pas beaucoup de mesures nouvelles”, a jugé Arnaud de Broca, président du Collectif Handicaps, qui réunit 52 associations, déplorant notamment l'absence de sanctions sur l’accessibilité.

"On aurait voulu entendre parler de l'accessibilité pour les handicaps au-delà du handicap moteur", a déploré Luc Gateau, président de l'Unapei (handicaps intellectuels).

Pour Marie Jeanne Richard, présidente de l’Unafam (handicaps psychiques), "les annonces ne sont pas à la hauteur des enjeux", "c’est une CNH qui entretient la colère pour des handicaps comme le nôtre".

"La mobilisation paie!", se félicite en revanche APF France, plus grosse association d'handicapés moteur, en appelant désormais à "transformer les promesses en actes pour une France effectivement accessible".

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