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Meilleure biathlète de la saison jusqu'ici, quand l'hiver post-olympique de Quentin Fillon Maillet patine, Julia Simon incarne les meilleures chances françaises aux Championnats du monde à Oberhof (Allemagne), à partir de mercredi.
Posons le décor. Quand on s'enfonce dans la forêt de Thuringe, en plein centre de l'Allemagne, la douce montagne d'Oberhof se dessine immanquablement ou presque emmitouflée dans les nuages. Ici, souvent, les touches de couleur ne viennent que des façades des maisons alignées au bord de la route.
Même jamais médaillée individuelle en grands championnats (au mieux, deux top 10 aux JO-2022), Simon y est la plus attendue du contingent tricolore, à 26 ans, portée par une régularité nouvelle au tir couché qui lui a permis de s'installer au sommet de la Coupe du monde, et forte de trois victoires et neuf podiums individuels depuis le début de la saison.
Libérée aussi, selon la nouvelle réglementation instaurée cet hiver, de la course aux points pour le gros globe de cristal le temps des Mondiaux, et en somme "pas plus stressée que sur une Coupe du monde".
"Ça enlève un peu de pression de se dire que ces Championnats du monde ne comptent pas pour le classement général, reconnaît Simon. Ce qui compte, ce ne sont que les médailles."
- Relais mixte en ouverture mercredi -
La Savoyarde en vise "au moins une en individuel", et "au-delà, j'aimerais vraiment réussir à sortir une course pleine de A à Z le jour d'un grand événement", explique-t-elle.
Avant de se lancer en individuel vendredi, elle est alignée en relais mixte dès mercredi, la course d'ouverture des Mondiaux, avec Anaïs Chevalier-Bouchet, Quentin Fillon Maillet et Émilien Jacquelin. Le quatuor argenté des Jeux de Pékin il y a un an.
Au-delà de Simon, c'est l'ensemble de l'équipe de France féminine qui se distingue depuis le début de la saison, plus que le groupe masculin, contrairement à la tendance des hivers précédents.
Au total, les Bleues ont grimpé sur treize podiums individuels, avec quatre biathlètes différentes (Chevalier-Bouchet, Lou Jeanmonnot et Chloé Chevalier en plus de Simon), contre quatre aux Bleus, un seul pour Fillon Maillet et trois pour Jacquelin. Sans compter deux victoires des Françaises en quatre relais courus.
"Ça fait du bien au groupe féminin. Il y a eu Martin Fourcade, Quentin (Fillon Maillet) qui a fait un hiver monstrueux (la saison dernière), avec le groupe (masculin) qui suivait, performait. Les filles, on n'avait pas de mauvais résultats mais on n'avait pas leur régularité", se souvient Simon.
- QFM "pas le genre à ruminer" -
"Il n'y a pas de secret, c'est le résultat d'années de travail qui enfin se met en place, poursuit-elle. On est dans une bonne dynamique, il y a une émulation, et ce dossard jaune aussi, qui montre que c'est possible : je ne pense pas avoir quelque chose de plus que les autres, donc ça montre que c'est accessible, ça pousse tout le monde vers le haut."
Les ondes positives finiront-elles par rayonner jusqu'aux Bleus ?
"Je ne suis pas le genre de mec à ruminer tout le temps ce qui s'est passé. Il y a de belles choses à faire malgré le début de saison compliqué", estime Fillon Maillet (30 ans), en quête à Oberhof du seul or qui manque à son palmarès.
"J'essaie de retrouver les sensations que j'ai eues aux JO l'année dernière, de m'en inspirer pour arriver guerrier et en ayant cette confiance, raconte le quintuplé médaillé olympique de Pékin (deux or et trois argent). Je sens que je suis sur la bonne voie. Je retrouve ce plaisir, je suis content d'être ici, j'ai envie que ça démarre."
Sacré en 2020 et 2021, Jacquelin (27 ans), pétri de questionnements intérieurs dans un hiver aux airs de montagnes russes, ambitionne lui de réussir le triplé en poursuite dimanche.
Pour eux deux comme pour tous les autres, le plus compliqué devrait être de faire dévier de sa folle trajectoire Johannes Boe : l'incroyable Norvégien, qu'on a vu ganté des mains vertes de "Hulk" en janvier, a dominé onze des quatorze courses individuelles de la saison et est carrément invaincu en 2023.