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L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a appelé vendredi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à "mettre fin aux violences policières contre les journalistes" lors des manifestations contre la réforme des retraites.
RSF demande "de rappeler aux forces de l'ordre leur obligation de respecter le droit des journalistes et de les protéger, conformément aux dispositions prévues par le Schéma national de maintien de l'ordre (SNMO)", exhorte Christophe Deloire, secrétaire général de l'association, cité dans le communiqué.
Les journalistes couvrant ces rassemblements ont fait "l'objet de nombreuses interpellations arbitraires, agressions et intimidations de la part des forces de l'ordre", bien qu'ayant tous été "clairement identifiés" comme professionnels de la presse, souligne dans un communiqué l'ONG de défense de la liberté de la presse.
Parmi les cas "les plus graves" cités par l'association, ceux de deux photojournalistes de l'agence "Hans Lucas". L'un, pris dans une nasse le 20 mars à Paris et qui avait fait valoir sa condition de journaliste, a été retenu en garde à vue 20 heures "sans poursuites et explications".
L'autre photo-reporter a, pour sa part, été "plaquée au sol par deux CRS" à Rennes le 16 mars alors qu'elle était "clairement identifiable grâce à sa carte de presse accrochée sur son appareil photo" et s'était "positionnée de façon à ne pas gêner l'intervention en cours des forces de l'ordre".
Deux jours plus tôt, la même journaliste avait "été traitée de +grosse pute+ alors qu'elle venait de signaler au policier qui lui demandait de partir qu'elle était journaliste", rapporte RSF.
L'association relate également plusieurs incidents lors des manifestations du 21 mars à Paris, durant lesquelles des reporters pourtant à l'écart de l'intervention des forces de l'ordre "se sont retrouvés à terre après une charge".
Le journaliste Rémy Buisine, du média en ligne "Brut", a été "à deux reprises agressé par des agents, et empêché de faire son travail", selon RSF.
"Ces différents incidents vont à l'encontre" du schéma national de maintien de l'ordre (SNMO), adopté en décembre 2021, ajoute l'ONG, rappelant que, selon celui-ci, la présence des journalistes "revêt une importance primordiale" et "permet de rendre compte des opinions et revendications des manifestants (…) ainsi que de l'intervention des autorités publiques et des forces de l'ordre".
Parallèlement, Gérald Darmanin a annoncé vendredi l'ouverture de onze enquêtes judiciaires sur des violences policières présumées depuis une semaine dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.