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Nicaragua: la police interdit une manifestation de l'opposition annoncée pour dimanche

(Belga) La police nicaraguayenne a décrété vendredi qu'une manifestation de l'opposition annoncée pour dimanche est interdite pour cause de participation à "une tentative de coup d'Etat".

L'Union nationale Bleu et Blanc (UNAB, selon son acronyme en espagnol), principale organisation d'opposition, avait officiellement demandé l'autorisation de cette manifestation afin de tenter d'éviter de nouvelles victimes de la répression. Les violences politiques au Nicaragua ont fait plus de 320 morts depuis avril dernier, et plus d'un demi-millier d'opposants sont emprisonnés. La police "n'autorise pas, et n'autorisera pas des manifestations publiques de personnes, associations ou mouvements qui ont participé ou sont visés par des enquêtes en raison de leurs agissements pour la tentative de coup d'Etat", a annoncé le chef de la sécurité publique, Luis Barrantes. L'UNAB souhaite manifester pour réclamer la libération des opposants détenus dans des conditions qualifiées d'"inhumaines". Plus de soixante opposants ont été condamnés pour terrorisme sur la base d'une nouvelle législation qui criminalise les manifestations contre le gouvernement. Selon le communiqué lu par le chef de la sécurité publique, l'opposition veut en réalité "continuer à favoriser les actes de vandalisme et le terrorisme pour troubler les familles pendant les Fêtes" de fin d'année. En outre, argumente la police, "la soi-disant Union Bleu et Blanc n'a pas de personnalité juridique et ne peut exercer ni droits ni obligations légales". L'annonce du refus d'autorisation de manifester a été précédée par un important déploiement de forces de police devant la télévision privée Canal 100% Noticias et sur quelques points stratégiques de Managua, la capitale. "Nous sommes cernés par des (policiers) anti-émeutes et par des groupes sandinistes (pro-gouvernemenaux) qui commencent à nous crier des grossièretés", a dénoncé Lucía Pineda, directrice de la chaîne de télévision. Des policiers anti-émeutes ont également été déployés sur la route vers la ville de Masaya (sud), où l'opposition avait annoncé vouloir manifester. Devant le siège de la police dans la capitale des policiers ont repoussé brutalement des journalistes. Les manifestations de l'opposition, qui ont commencé le 18 avril contre une réforme des retraites ensuite abandonnée, ont donné le coup d'envoi d'un mouvement pour réclamer le départ du président Daniel Ortega et de son épouse et vice-présidente Rosario Murillo, taxés de népotisme et de corruption. (Belga)

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