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Plan de relance: les démocrates échouent à tripler les chèques aux ménages américains

Prenant au mot Donald Trump, les démocrates au Congrès ont tenté sans succès jeudi de faire passer une proposition visant à plus que tripler le montant des chèques à envoyer aux Américains les plus vulnérables dans le cadre du nouveau plan de relance dont le sort dépend en partie du président républicain.

Les républicains à la Chambre des représentants ont bloqué cet amendement au cours d'une session d'urgence ayant duré à peine cinq minutes. La séance a aussi été marquée par une tentative, avortée, de réévaluer les dépenses en matière de politique étrangère, une demande de M. Trump, par des soutiens du locataire de la Maison Blanche.

"Aujourd'hui à la veille de Noël, les républicains à la Chambre des représentants ont cruellement privé le peuple américain (de recevoir) 2.000 dollars par adulte, une proposition soutenue par le président", a fustigé Nancy Pelosi, la cheffe des démocrates à la Chambre peu après la fin d'une session d'urgence qui s'est tenue vers 09H00, heure locale.

Donald Trump a semé la stupeur mardi en menaçant d'opposer son veto à ce plan de quelque 900 milliards de dollars adopté la veille par le Congrès, après de longs mois de tractations marquées par des volte-face de part et d'autre.

Le président est particulièrement remonté contre le chèque de 600 dollars prévu pour tout individu gagnant moins de 75.000 dollars par an ou un couple dont les revenus annuels ne dépassent pas 150.000 dollars.

Il estime que ce n'est pas assez et a demandé que cette somme soit portée à 2.000 dollars par adulte, alors que son administration, via son secrétaire au Trésor, avait approuvé la proposition de 600 dollars.

"Si le président est vraiment sérieux au sujet des versements directs de 2.000 dollars, il doit demander aux républicains d'arrêter d'y faire obstruction", a enjoint Nancy Pelosi.

- Conséquences graves -

Une autre session est prévue lundi 28 décembre, mais au vu des derniers mois, un énième coup de théâtre venant des élus ou du président Trump n'est pas à exclure.

Pour de nombreux observateurs, ces séances dont l'issue ne fait pas de doute sont des manœuvres politiciennes des deux partis, qui se disputent le contrôle du Sénat lors de deux élections spéciales prévues en Géorgie début janvier.

L'absence d'un plan de relance pourrait toutefois avoir des conséquences désastreuses pour des millions d'Américains, les PME et plus particulièrement pour les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration et du transport aérien dont l'activité devrait une pâtir de nouvelles restrictions aux déplacements face à l'explosion des infections de Covid-19.

Le 26 décembre au soir expirent les dernières aides gouvernementales adoptées au printemps dans le cadre du gigantesque plan de soutien de 2.200 milliards de dollars face aux dégâts économiques causés par la pandémie.

A cette date, quelques 12 millions d'Américains risquent de se retrouver sur le carreau; des millions d'autres qui ont du mal à payer leur loyer pourraient être expulsés de chez eux dès le 1er janvier si Donald Trump ne signait pas la proposition de loi.

Outre les aides aux ménages, le plan de soutien comporte aussi une allocation chômage de 300 dollars par semaine, des milliards de dollars de prêts pour les petites entreprises et les compagnies aériennes, des fonds pour faciliter la distribution des vaccins contre le Covid-19 et prolonge jusqu'au 31 janvier le moratoire suspendant les expulsions locatives.

Il fait partie d'un agrégat de textes législatifs comprenant le projet de loi de finances 2021.

Le financement actuel des services de l'Etat expire le 28 décembre, soit lundi. En d'autres termes, l'administration fédérale sera contrainte de fermer -- "shutdown" -- si Donald Trump mettait à exécution sa menace.

Le Congrès peut toutefois passer outre le veto présidentiel en votant à nouveau sur les textes à une écrasante majorité. C'est ce que prévoit par exemple de faire la Chambre des représentants lundi concernant le budget de la défense auquel M. Trump a opposé son veto.

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