Accueil Actu Régions Hainaut

Des grévistes carolos ont passé la nuit dans... l'hôtel de ville: "On a dû refuser des demandes, tout le monde voulait venir"

En ce jour de grève des services publics, des membres de la CGSP de Charleroi ont passé la nuit dans l'hôtel de ville pour appuyer leurs revendications. Au matin, ils ont eu une réunion avec les autorités de la ville. 

Pour marquer le coup de la grève d'une manière différente, la CGSP de Charleroi a eu l'idée de passer la nuit dans l'hôtel de ville de Charleroi. Une dizaine de syndiqués ont sorti leurs tentes et sacs de couchage pour cette action symbolique. 

Philippe Barbion, secrétaire régional CGSP Charleroi a fait partie de l'équipe qui a dormi sur place. Pour lui, c'était important de faire une action différente : "Je pense qu'il fallait diversifier un peu les actions. Ça fait quand même un petit temps qu'on est dans le mou, comme on dit. Donc, on sort des actions de manifestation, des actions d'arrêt de travail, des actions de grève. (...) On voulait aussi attirer l'attention parce que parfois, on parle de la grève. On ne parle pas assez du fond des revendications."

Le choix du lieu de cette action n'a pas été choisi au hasard, comme il l'explique : "C'est un emblème particulier puisque tout le monde se sert d'un hôtel de ville. Les citoyens viennent souvent vers l'hôtel de ville et les politiques aussi. C'est un endroit fort démocratique avec le collège et le conseil communal. Et donc, ça nous disait que c'était une image un peu cocasse. Les camarades étaient sympathiques. On avait fait une petite demande pour avoir une dizaine de camarades. On a dû refuser des demandes parce que tout le monde voulait venir. C'était une action symbolique. La nuit s'est passée calmement. Il a fait bon dehors, on a pu dormir avec la fenêtre ouverte. On a eu un accueil chaleureux. Tout le monde va en garder vraiment un bon souvenir."

Derrière l'action, les revendications

"Le but de cette action est de maintenir la pression sur le gouvernement", explique pour sa part Laurent Pirnay, vice-président de la CGSP fédéral. Le but de cette journée de grève est d'exprimer la colère à l'encontre de "toute une série de mesures qui vont attaquer les services publics, mais aussi l'ensemble des citoyens."

Le syndicaliste est bien conscient que la lutte est longue et qu'elle est loin d'être finie. "On sait qu'on va être dans un marathon de la contestation, parce que le gouvernement est assez inflexible, mais pour courir ce marathon, il faut maintenir la pression sur l'agenda. Aujourd'hui, les instances de la CGSP ont décidé qu'il fallait mener des actions significatives à travers une grève générale. Le but est de faire comprendre à la population l'intérêt d'avoir des services publics de qualité. Une qualité que l'on en saura plus avoir si on s'attaque au salaire, aux conditions de travail et aux pensions du personnel."

Laurent Pirnay condamne en outre les attaques contre le statut de fonctionnaire. Selon lui, ce statut est essentiel pour la bon déroulé du travail des fonctionnaires. "Il y a un point important, c'est la défense du statut du fonctionnaire, qui n'est pas un privilège comme certains agitateurs politiques le disent, mais qui est vraiment la garantie de l'indépendance du fonctionnaire pour remplir sa mission. On imagine un fonctionnaire sans statut par rapport au responsable politique, il serait démuni face aux agitations de Georges Louis Boucher, par exemple. Et quand on dit ça, on a compris l'importance d'un statut et l'importance d'une fonction publique indépendante."

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus

Le fils d’Isabelle, 12 ans, abusé sexuellement par un employé dans une école de Charleroi : la famille est prise en charge dans un centre spécialisé

À Charleroi, le Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) interpellent et inquiètent. Plus d’un patient sur deux qui y est accueilli est mineur. Une proportion bien plus élevée que la moyenne nationale. Pour l’instant, difficile d’obtenir des réponses claires : les spécialistes eux-mêmes peinent à interpréter ces données. Dans ce contexte préoccupant, nous avons rencontré une maman dont le fils a été victime d’abus sexuels. Elle a accepté de nous confier son récit, un témoignage douloureux. La famille a été prise en charge dans le centre.