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Isabelle Durant, l’ancienne vice-Première ministre du gouvernement fédéral, était l’invitée de la matinale de Bel RTL. Interrogée par Fabrice Grosfilley, elle évoque les défis de l’adaptation aux changements climatiques.
Isabelle Durant vient de rentrer de Genève où elle était Secrétaire générale de la Conférence des Nations-Unies pour le Commerce et le Développement. Elle a passé cinq ans au sein de cette agence des Nations Unies, qui a comme objectif d’aider les pays en développement via le commerce international.
Quand on est en pleine période de réchauffement climatique, est-ce compatible de vouloir le développement par l’intégration dans le commerce et l’économie ?
Pour la femme politique belge, la réponse est oui. "Même si c’est une équation extrêmement difficile parce que c’est une équation dans laquelle on doit à la fois aider ces pays, y compris financièrement, à s’adapter aux changements climatiques. Les inondations, les sécheresses, les ouragans, ils connaissent cela depuis bien longtemps. Nous, ‘on découvre’ si je puis dire. On doit les aider à résister au choc, ils ont payé un prix terriblement lourd avec le covid".
C’est très injuste de tirer l’échelle, quand on est arrivé en haut
Elle poursuit : "Et de l’autre côté, on doit aussi aider nos économies, vu les prix de l’énergie, les conséquences de la guerre en Ukraine. C’est une équation difficile mais si on ne la prend pas en compte et si on ne fait pas les deux, on va avoir des lendemains extrêmement difficiles. C’est très injuste de tirer l’échelle quand on est arrivé en haut. Nous, on a bénéficié de la globalisation. Aujourd’hui, on doit pouvoir aussi aider, ceux qui n’en ont pas bénéficié".
Un retour en politique belge?
Elle estime par ailleurs qu’il y a une prise de conscience écologique, face à la multiplication des événements liés au réchauffement climatique : "Des choses ont bougé dans la prise de conscience globale politique, chez les entreprises… Celles qui réussissent aujourd’hui sont celles qui font de la transition énergétique à tous les niveaux leur core business, et pas seulement un peu de greenwashing. Il faut être lucide, sans être naïf : il y a moyen de faire des choses, de faire avancer cette transition".
De retour en Belgique, Isabelle Durant va-t-elle revenir en politique belge ? "Je ne pense pas", répond l’ancienne ministre qui précise tout de même qu’elle pourra toujours jouer un rôle "en coulisses", et donc pas en première ligne : "Je ne serai pas candidate aux prochaines élections, car je pense que c’est aussi le temps d’une nouvelle génération qui fait le boulot et c’est à eux de jouer".