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Un contrôle de police a dégénéré vendredi à Argenteuil (Val-d'Oise), occasionnant de graves blessures chez deux policiers, tandis que l'avocat d'un suspect a dénoncé dimanche une "bavure" des forces de l'ordre.
Vendredi vers 17H00, dans cette commune au nord de Paris, une gardienne de la paix et un adjoint de sécurité ont été blessés au cours d'un contrôle. La policière, qui a notamment eu un doigt cassé, s'est vu prescrire 42 jours d'incapacité totale de travail (ITT) et son collègue 12 jours, a indiqué à l'AFP une source policière.
Selon cette source, une patrouille avait senti "une odeur de shit" émanant d'une voiture et décidé de contrôler ses quatre occupants, qui se sont rebellés. "Ils s'en prennent aux policiers, incitent à l'émeute", a relaté cette source, selon laquelle "30 personnes" ont alors avancé vers les fonctionnaires, qui ont fait usage de leur lanceur de balle de défense pour se dégager.
Mais Me Arié Alimi, avocat de deux des jeunes gens interpellés, a affirmé dans un communiqué transmis à l'AFP que "ses clients, loin d'avoir été coupables de vouloir se soustraire à un contrôle, ont au contraire été victimes de violences graves, attestées par un médecin légiste".
Selon lui, un jeune majeur s'est vu prescrire 47 jours d'ITT, ayant eu les "mains fracturées" et reçu une pluie "de coups de matraque sur le visage et le corps".
La source policière a de son côté indiqué qu'un mis en cause, "bien connu des services de police", s'était vu prescrire six jours d'ITT.
Sollicité par l'AFP, le parquet de Pontoise n'a pas souhaité communiquer dans l'immédiat.
"Le mot communément utilisé pour ce qui s'est passé à Argenteuil est une +bavure+", a dénoncé Me Alimi, affirmant que l'affaire a fait l'objet d'une "instrumentalisation politique et syndicale intolérable".
Quelques jours après la violente agression de deux policiers lors du réveillon à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), la nouvelle avait suscité samedi des condamnations, le syndicat Unité SGP police-FO déplorant une "situation insoutenable" pour les forces de l'ordre.
Le syndicat Unsa police a réagi dimanche aux accusations de l'avocat: "Ceux qui s'en prennent à la police doivent s'attendre à subir un usage de la force. Ce n'est pas une bavure, c'est la loi. Et il appartient à un tribunal de statuer, non à un quelconque défenseur", a affirmé dans un communiqué son secrétaire général Philippe Capon.