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Le 28 février dernier, une perquisition est menée dans l'abattoir Veviba à Bastogne. Un scandale de fraude à l'étiquetage éclate alors. Aujourd'hui, l'entreprise tente d'oublier ce scandale en cédant cette viande, qu'elle dit encore consommable, à une banque alimentaire.
"La viande avait été approuvée pour la consommation, mais la date de péremption était dépassée. Comme nous n'avons pas reçu l'autorisation pour pouvoir la vendre, nous avons proposé de la donner à la banque alimentaire, mais cela a été refusé. On préfère détruire plutôt que de donner à ceux qui en ont besoin", argumente Louis Verbist, de la société Veviba.
"Pas de sécurité alimentaire à deux vitesses"
Pour le ministre de l'Agriculture, c'est hors de question : "On parle de déchets qui sont relancés dans la filière de viande de consommation humaine, rappelle Denis Ducarme. Donc quand on reçoit la demande du groupe Verbist de vendre cette viande, on ne va pas leur donner comme ça".
"Il n'y a pas de sécurité alimentaire à deux vitesses. Avec de la viande qui d'un côté serait destinée aux personnes en situation de précarité, et de l'autre de la viande destinée aux autres catégories de consommateurs", ajoute-t-il.
La banque alimentaire n'en veut pas non plus
Du côté de la banque alimentaire Namur-Luxembourg, on préfère aussi ne prendre aucun risque. "Nous respectons scrupuleusement les dates de péremption, et si la date est dépassée, nous ne la prenons pas", explique Alain Bulon, le président de la banque alimentaire. Même si elle est dite bonne à la consommation, on ne peut pas en être sûr.
70 tonnes de viande fraîche et 36.000 portions de bœuf préemballé ont déjà été détruites. Les 41 tonnes devraient connaitre le même sort.