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Coups, insultes, humiliations… durant le confinement, le délai d’attente des dossiers de violences conjugales et intrafamiliales était devenu inacceptable pour les victimes ou les familles. Il est passé de trois à huit mois. "Ce sont souvent des besoins dans le couple qui ne sont pas exprimés ou des choses que l’on accepte alors qu’au fond de soi on n’est pas en accord avec ça. Les bases du couple qui étaient mises au départ qu’on oublie et on n’en reparle pas, un manque de communication aussi… C’est vraiment ce que l’on retrouve fréquemment dans nos groupes", explique Alexandra François, criminologue et animatrice de groupe.
95% des auteurs de violence sont des hommes et 5% sont des femmes. Ces personnes sont prises en charge dans des centres spécialisés. "Il y a tout ce qui est cet espace à la réflexion et sur comment est-ce que la personne va pouvoir élargir son répertoire comportemental. Comment est-ce qu’elle va être amenée dans des dynamiques de changement pour prévenir l’éventualité des récidives", détaille Benjamin Tock, psychologue.
Il est important d’agir juste après les fait commis sinon la personne a tendance à se distancier
La récidive concerne 20% des auteurs qui intègrent des thérapies de groupe, contre 38% pour des mesures plus restrictives, comme les peines d’emprisonnement. "C’est une incitation, un encouragement à ce que des mesures judiciaires alternatives soient toujours à l’honneur en Belgique, en tout cas dans la partie francophone du pays. Mais je pense qu’en Flandre aussi", indique Anne Jacob, directrice de l’ASBL Praxis.
La Fédération Wallonie-Bruxelles compte aujourd’hui trois centres spécialisés dans la prévention des violences conjugales et familiales. Une aide de 875.000 euros a d’ailleurs été débloquée pour venir en aide à une douzaine d’associations afin de leur permettre d’embaucher des personnes de terrain. "On sait qu’il est important d’agir juste après les fait commis parce que sinon la personne a tendance à se distancier de ce qui a été commis. C’est important qu’elle puisse s’approprier très rapidement le fait et pouvoir travailler sur la responsabilisation", insiste Valérie Glatigny (MR), ministre en charge des maisons de justice.
Une association liégeoise aide en moyenne 1 millier d’auteurs de violence par an, des volontaires comme des personnes condamnées. Elle espère résorber son retard d’ici la fin de l’année.