Partager:
C'est via le bouton orange Alertez-Nous que Priscilla nous a contactés pour nous faire part de sa tristesse et dégoût pour sa ville, Charleroi. Face à l'insalubrité qu'elle constate dans les rues, et la délinquance présente sur place, elle ne retrouve plus la ville qu'elle aime tant. Pour tenter de faire bouger les choses, elle a tenté de joindre le bourgmestre de la ville, Paul Magnette. Sans réponse, mais elle ne compte pas s'arrêter là.
Trop, c'est trop pour Priscilla. Pour cette habitante de Charleroi, le constat est sans appel : sa ville est dans un état déplorable. "C'est vraiment une poubelle. Des tas de gens viennent déposer des saletés. (...) Tout est tagué, et les poubelles traînent partout", explique-t-elle.
Et pourtant, toujours selon ses dires, la ville fait attention à ce que les services de propreté passent régulièrement. "À Charleroi, deux fois par semaine, on passe pour les poubelles. (....) C'est bien, mais les gens, qu'est-ce qu'ils se disent ? 'Étant donné qu'ils ramassent le lendemain, on peut encore jeter'. (...) Plus personne ne veut aller à Charleroi. À part Ville 2 et Rive Gauche, il n'y a plus rien", s'indigne-t-elle.
Afin d'en savoir plus sur les éventuelles raisons de cette insalubrité, nous avons contacté la cheffe de service adjointe à la Communication et Prévention des déchets pour l'intercommunale TIBI, Céline Peeterbroekc. Elle explique : "La problématique est générale. Il y a des points noirs, on le sait. Cela dépend vraiment des zones, je ne sais pas si Charleroi est pire qu'une autre ville. (...) Au centre-ville, on passe minimum 2x par semaine".
Nous avons également contacté Julien Hanus, directeur de Nature en Ville et de la Propreté pour la ville de Charleroi, il nous explique : "Il n'y a pas de statistique par rue. Globalement, il n'y a pas de grande tendance à l'augmentation, ni à la diminution de la quantité de déchets récoltés". Pour tenter d'endiguer les déchets déposés n'importe comment dans les rues, des caméras vont être mises en place.
"La ville a dernièrement réorganisé le fonctionnement de sa cellule d’agents constatateurs, pour plus d’efficacité dans la lutte contre les incivilités. Il est également prévu de s’organiser avec des caméras, notamment mobiles. Il y a donc bien un système de répression lorsque l’on sait identifier les auteurs des dépôts. Les constatateurs fouillent régulièrement les dépôts pour trouver des éléments de preuve. Étant donné que la ville est grande et que l’on ne peut être partout, nous comptons aussi sur le contrôle social pour tendre vers une ville plus propre", précise Julien Hanus.
On est aussi dans l'insécurité
En plus des nombreuses rues jonchées de détritus, un autre problème embarrasse Priscilla : la violence, souvent liée aux trafics de drogues. "Ma maman habite un rez-de-chaussée, des gens échangent de la drogue juste devant chez elle. Elle a même dû mettre un grillage sur sa porte parce qu'elle a déjà subi une agression", témoigne Priscilla.
Plus récemment, c'est elle et sa fille qui ont été victimes de violences. Alors qu'elle cherchait quelque chose dans son coffre, Priscilla a senti quelque chose qui a frôlé ses cheveux. "On était en train de me tirer dessus avec des petites billes à plomb. J'ai appelé la police et ils sont venus avec des collègues de Bruxelles. Et si ma fille avait eu ça dans l'œil ? (...) On est dans l'insécurité".
Afin d'obtenir de plus amples informations, notamment sur d'éventuels chiffres liés à la délinquance, nous avons contacté la zone de police de Charleroi. Malheureusement, à l'heure où nous écrivons ces lignes, nous n'avons pas encore obtenu les informations.