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Frédéric a failli "être écrasé" par un automobiliste qui le poursuivait: les violences extrêmes sur les routes ont presque triplé en cinq ans

Cycliste régulier, Frédéric a été la cible de comportements violents de la part d’un automobiliste à Bruxelles. Par chance, il a pu être aidé par des policiers. Les violences sur les routes sont en hausse. Comment réagir lorsqu’on y est confronté?

Comme tous les jours, Frédéric se déplaçait sur son vélo dans les rues de Bruxelles, quand il a été victime de comportements violents. Cet indépendant est un adepte de ce mode de déplacement qui lui permet d'éviter les nombreux embouteillages de notre capitale. Et si d'habitude ses trajets se passent sans accrocs majeurs, une mauvaise rencontre l'a profondément marqué. C’est pourquoi il a voulu témoigner via le bouton orange Alertez-nous.

Frédéric nous a donné rendez-vous dans une rue parallèle au Boulevard général Jacques, à proximité des casernes de police, pour nous raconter sa mésaventure. Le 15 décembre, il rentrait chez lui sur son vélo. "Je circulais dans cette rue étroite tout en maintenant une distance de sécurité par rapport aux voitures stationnées et en contournant une plaque d’égout, quand un individu qui roulait en Porsche m’a klaxonné avant de me dépasser brutalement sans distance de sécurité", se remémore-t-il. 

Le conducteur va alors coincer Frédéric et sortir de son véhicule pour en découdre. "Il est sorti de sa voiture en m'insultant et en me menaçant". "Voulant éviter la bagarre et la confrontation, j’ai voulu poursuivre ma route, mais il m’a coincé contre le bord. Il m’a ensuite poursuivi et tenté de m’écraser sur l’avenue des casernes".

Dans ce moment de chaos, un policier en civil assiste à la scène et se porte au secours de notre témoin. "Il est descendu de son véhicule pour tenter de calmer l’individu, mais sans succès". Arrive alors, un combi de policiers. "Je leur ai fait des grands signes et ils sont arrivés tout de suite pour calmer la situation. Les policiers m’ont ensuite permis de porter plainte. Ce qui a été fait", conclut Frédéric. 

Pour appuyer sa plainte, le cycliste a pu compter sur un précieux appui : les images de sa caméra incrustée à son casque. 

L'altercation va laisser des traces dans l'esprit de Frédéric. Il dit en garder "un préjudice psychologique et moral important". Il a notamment eu de fortes crises d'angoisse qui ont mené à deux semaines d'incapacité de travail. 

Une méconnaissance du Code de la route

Durant notre reportage, tous les intervenants ont pointé un même problème face à ce genre de comportements violents : le manque de connaissance du Code de la route par certains usagers. 

"Le Code de la route a beaucoup évolué ces dernières années", note Benoit Godart, le porte-parole de l'institut pour la sécurité routière (VIAS). "Les sens uniques limités où les vélos peuvent venir à contresens, les tourne-à-droite et aller tout droit aux feux rouges pour les cyclistes, interdiction de dépasser les cyclistes dans les zones cyclables... Il y a toute une série de spécificités qui permettent de fluidifier les déplacements à vélo, mais qui doivent être connues par les automobilistes", ajoute Camille Thiry, la porte-parole de Bruxelles Mobilité. 

Pour ce faire, "des campagnes de sensibilisation sont nécessaires", conclut Benoit Godart. 

Les agressions extrêmes en augmentation

Frédéric n'est malheureusement pas le seul usager de la route à avoir été confronté à de la violence. Selon VIAS, les formes extrêmes d’agressivité sont en augmentation. "Quand on pose la question aux automobilistes pour savoir s’ils sont déjà sortis de leur véhicule pour s’expliquer avec un autre usager, 6,5 % des gens répondent oui. Il y a cinq ans, c’était seulement 2,5 % donc ça a presque triplé en quelques années", détaille Benoit Godart.

Si jamais vous êtes, un jour, confronté à un usager de la route violent, l'institut VIAS recommande de ne surtout pas descendre de votre véhicule (si vous êtes en voiture), "même pour vous excuser, car ça peut être mal interprété", note Benoit Godart. 

"Avoir une escalade de la violence, ce n’est bon pour personne. Ça risque de dégénérer avec des coups et blessures", ajoute le porte-parole.

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