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C'est la guerre de "La guerre des boutons" sur grand écran, avec deux projets d'adaptation concurrents pour la seule année 2011 du roman de Louis Pergaud, paru en 1912.
Ce regain d'intérêt pour les batailles rangées entre garnements de villages rivaux s'explique notamment par la fin des droits sur la "Guerre des Gosses", titre original du roman tombé dans le domaine public en septembre dernier et qui a déjà connu trois adaptations à l'écran - dont celle d'Yves Robert en 1962, la plus fameuse.
Un pur hasard, affirme-t-on chez "La Petite Reine", société de production de Thomas Langmann qui s'apprête à tourner l'une des deux guerres "modernes", début juin en Auvergne: ce projet, rendu public cette semaine, sera confié à Christophe Barratier, le père des "Choristes", avec Gérard Jugnot et Kad Merad dans deux des rôles d'adultes (le reste du casting est en cours de finalisation). La distribution est confiée à Mars Distribution qui en assurera la sortie en fin d'année.
L'autre "Guerre des boutons", annoncée courant janvier par ses co-producteurs One World Films et TF1 Films Production, sera confiée à Yann Samuel qui en signe également l'adaptation: celle-ci accordera une large place à la mère du héros Lebrac, qu'incarnera Mathilde Seigner.
Yann Samuel a déjà réalisé "Jeux d'enfants", une comédie romantique qui avait réuni (à l'écran et dans la vie) Guillaume Canet et Marion Cotillard et plus récemment "L'Age de raison", avec Sophie Marceau. Il donnera le premier tour de manivelle dans le sud de la France le 11 avril, pour une sortie en salles le 23 novembre dans les salles UGC.
Les deux projets tablent sur un budget sensiblement équivalent de 12,8 M d'euros pour le film de Yann Samuel et de 14 M chez Baratier.
"Thomas Langmann pensait à +La Guerre des Boutons+ dès avant l'été", explique à l'AFP son DG, Emmanuel Montamat. "Il a voulu racheter les droits du film d'Yves Robert pour en tourner un remake. Mais Danièle Delorme (sa veuve, ndlr), toujours détentrice des droits, s'y est opposée".
Le cinéaste, poursuit-il, "avait été déçu par le remake anglais de 1995 et avait alors décrété qu'il n'y en aurait pas d'autres".
"War of the Buttons" - en français: "La Guerre des boutons, ça recommence" - du cinéaste britannique John Roberts, se passait en Irlande et faisait s'affronter fils de bourgeois et fils de prolos.
"C'est pour cela qu'il ne faut pas parler de remake mais bien d'adaptation: le roman tombant dans le domaine public, personne ne doit rien à personne" décrypte un observateur éclairé. "Mais la célèbre réplique +si j'aurais su, j'aurais pas venu+ ne pourra figurer dans les nouvelles versions: car elle figure dans le film d'Yves Robert, pas dans le livre".
Christophe Barratier et son co-scénariste Stéphane Keller ont choisi de situer la leur en 1944, "à la fin de l'occupation, afin d'entremêler les deux guerres, celle des mômes et celle des adultes sur fond de collaboration", résume M. Montamat.
A la fin de l'année, "La Guerre des Boutons", ses bourre-pifs et ses jurons, auront donc connu cinq déclinaisons au cinéma.
Celle d'Yves Robert, Prix Jean Vigo 1962 - avec Jean Richard, Michel Galabru, Pierre Tchernia et Jacques Dufilho - avait été précédée en 1936 de "La Guerre des gosses", par Jacques Daroy et Eugène Deslaw, avec dans le rôle des terreurs en blouses grises, les petits Mouloudji et Charles Aznavour.
