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Hausse possible de la TVA en Belgique: "Un impôt moderne"

Place à l’économie et aux entreprises avec le "Bel RTL Eco". Bruno Wattenbergh, économiste, abordait ce matin une potentielle hausse de la TVA sur les ondes de Bel RTL. Quelles sont les avantages et les inconvénients d’une telle hausse possible ?

Une des pistes de financement présentées ce week-end par le Ministre des finances, c’est l’augmentation de la TVA. Mais que représente cette TVA dans nos économies aujourd’hui ?

Bruno Wattenbergh: "D’abord un impôt moderne. Au sein de l’Union Européenne, la TVA s’est imposée comme l’impôt de référence à qui l’on prête toutes sortes de vertus économiques et fiscales. Certains pays d’ailleurs, comme la Nouvelle-Zélande, financent presque exclusivement leur budget via ce type d’impôts que l’on qualifie aussi d’indirects. Cette TVA est aujourd’hui aussi et surtout utilisée comme levier budgétaire dans presque tous les pays européens. L’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Grèce et la Hongrie pour ne citer que ces pays européens ont augmenté leur TVA depuis le début de la crise économique et financière."
Oui, mais là il s’agit de l’Europe, que représente cette TVA chez nous, en Belgique ? Bruno Wattenbergh: "Le rêve d’un ministre des finances: une taxe facile et rapide à enrôler, peu coûteuse à prélever puisque ce sont les entreprises qui s’en chargent, le gouvernement se contentant de contrôler. Raison pour laquelle, il y a seulement 3.000 fonctionnaires affectés au contrôle de la TVA sur un total de 25.000 fiscards comme on les appelle. Pour vous donner une idée de son rendement, l’année passée la TVA a rapporté à l’Etat belge 16% de ses recettes fiscales, soit plus de deux fois le rendement de l’impôt des sociétés!"

Pourquoi vouloir augmenter ? Bruno Wattenbergh: "Plus nécessairement pour trouver des millions tout de suite car notre budget a finalement été accepté par l’Europe, mais plutôt pour faire baisser d’autres taxation, pour réaliser ce fameux shift fiscal, pour alléger la taxation sur le travail, pour augmenter le salaire poche. Alors soyons clairs, rien n’est décidé et plusieurs partis sont viscéralement contre, mais voilà les scenarii sur la table. D’abord une augmentation du taux de TVA de 21 à 22 %, créerait une marge d’1,1 milliard d’euros. Ensuite, une réflexion sur les taux de TVA réduits sur les biens alimentaires, car ils bénéficient d’avantage aux plus fortunés en termes absolus. Régler aussi le problème des pensionnés, car si l’on augmente la TVA pour baisser les charges sociales sur le travail, on va diminuer le pouvoir d’achat de ces pensionnés. Enfin, pour être complet, il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas une île et que quelque mesure que l’on étudie en matière de TVA, il fait bien prendre en compte les taux de nos voisins et le risque d’augmentation du commerce transfrontalier."

Bruno, pour conclure, le chiffre éco du jour ? Bruno Wattenbergh: "50% ... Un emploi sur deux pourrait être remplacé dans les vingt ans à venir par un ordinateur ou un robot, surtout dans le cas d’emplois dits routiniers assortis d’un salaire moyen, tel que ceux occupés par le personnel administratif, les vendeurs ou les aides-ménagères. Ces chiffres proviennent d’une étude scientifique de la banque ING pour environ 420 emplois différents dans les deux décennies à venir et notre pays s’avère particulièrement vulnérable à cette future "révolution robotique". Conclusions, formons-nous pour augmenter et adapter la valeur que nous sommes capables de créer, et investissons dans les entreprises qui conçoivent, adaptent, construisent les robots."

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