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PANTALONS ET CUIR NOIR
Du noir, du cuir et beaucoup de pantalons y compris en combinaison: l'Italien Valentino, plus connu pour ses dentelles délicates et ses robes aériennes à volants, n'a rien renié de sa subtile féminité mardi lors d'un défilé très applaudi au coeur de Paris.
Sous une tente éphémère dressée aux Tuileries, le premier modèle apparait en manteau-cape de cuir noir, souple comme un tissu, qui s'ouvre sur une jupe-culotte assortie et un chemisier blanc.
Ce cuir se décline sur de fluides manteaux de différentes longueurs, boutonnés ou fermés par des brandebourgs, ces noeuds ouvragés qu'on trouve sur d'anciennes veste d'officiers et qui rappelent aussi les attaches ouvragées de vestes chinoises.
Sous le regard ébloui de la chanteuse soul Alicia Keys, assise au premier rang à côté du top-modèle Natalia Vodianova, les filles se succèdent en chignons romantiques torsadés derrière les oreilles, dans des robes sans manches, coupées au genou, comme ce modèle rouge avec un plastron de cuir sur le buste.
Peu de décolletés sauf quelques sages rectangles, mais des encolures droites qui "concentrent l'attention sur le visage", dit le duo Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli, créateurs de la marque depuis 2008.
Quelques robes ou chemisiers en dentelle semblent pudiques en dépit de leurs transparences. Des blousons en fourrure noire rase noire rivalisent avec ce manteau en patchwork de textures noires, du plus brillant au mat parfait du velours. Du blanc et quelques imprimé, sans oublier le rouge vif indissociable de la maison.
VENUES D'AILLEURS
Des visières argentées leur cachant le visage, les mannequins du défilé Mc Queen semblent avancer à l'aveugle sous un enchevêtrement de petites ampoules et de fils argent.
Partant du blanc pour exploser dans des teintes framboise en passant par divers roses, l'agneau de Mongolie, une fourrure volumineuse mais à l'apparence légère, flottante, parsème chacun des premiers ensembles de la collection, recouvrant les omoplates ou juste autour du cou.
Les manches sont souvent exagérément longues, participant à la sculpture de la silhouette. Les tailles de guêpe sont prises dans des ceintures argentées au motif de noeud stylisé ou de rosace devant.
Robes et manteaux sont courts, les jambes des filles comme des compas se terminant le plus souvent par des bottes en fourrure compensées au talon surélevé mais invisible. Tout leur poids repose sur l'avant du pied.
Après une série de robes en broderie anglaise blanche, sur fond noir, des silhouettes en vison noir, comme cette robe au décolleté profond qui semble être entièrement brodées de boules de fourrure.
Une incroyable robe longue, sans manches, d'un framboise profond est composée d'un buste rebrodé de toutes petites fleurs, d'un début de jupe lisse puis de plumes d'autruche volumineuses.
Une robe du soir bustier s'évase sous la poitrine en plis de mousseline blanche rebrodée d'un nombre infini de petites fleurs. De chaque avant-bras tombe comme une petite jupe dans le même motif.
Les dernières robes sont des mille-feuille de mousseline qui créent des formes inouïes toutes en volants, marquant la taille. Elles viennent d'un autre monde, celui de la styliste Sarah Burton qui a salué en jean, une paire de ciseaux dans la poche arrière.
