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Le ministre de l'Immigration a dénoncé lundi sur l'antenne de France Inter "la dérive" de Stéphane Guillon qui lui consacrait une chronique, accusant l'humoriste de "défendre des thèses" politiques et de livrer "un match totalement inégal" avec ses cibles.
Dans sa chronique matinale, l'humoriste a présenté M. Besson comme "une taupe du Front national", envoyé, selon un plan concocté par Jean-Marie Le Pen, pour "infiltrer le PS, démissionner et rejoindre Nicolas Sarkozy pour, une fois au gouvernement, manoeuvrer et relancer les thèses du FN".
Stéphane Guillon dépeint ce "Mata Hari" de la politique comme "antipathique" avec "des yeux de fouine, un menton fuyant. Un vrai profil à la Iago (personnage de traître dans Othello de William Shakespeare)". "Jamais le FN n'a eu un si bon attaché de presse au sein d'un gouvernement UMP", a-t-il lancé.
Eric Besson, à son tour à l'antenne, n'a pas tardé à réagir. S'il n'a pas "personnellement entendu" la chronique, il a précisé avoir reçu des SMS d'amis scandalisés.
"Là, des mots lourds ont été utilisés", a dénoncé le ministre accusant de "dérive" un humoriste l'ayant pris pour cible dans une chronique consacrée aux "mariage gris".
Invitant la station publique a réfléchir à sa responsabilité, Eric Besson a dénoncé "un combat inégal" entre l'humoriste et les hommes politiques qu'il croque à l'antenne.
"Lorsque je parle comme je suis en train de le faire, je sais très bien que je lui fais de la publicité, qu'on va considérer que c'est un martyr et qu'au nom de l'humour, il a droit de tout dire", a expliqué le ministre en appelant à "arrêter les amalgames, les anachronismes".
Alors que le journaliste Nicolas Demorand soulignait "le droit à la caricature et celui à la critique de la caricature", le ministre a estimé ce "match très inégal".
"Lorsqu'on me propose un débat avec Marine Le Pen, je l'assume. Je l'ai fait le 14 janvier sur France 2. Mais il n'y a pas de face-à-face avec Stéphane Guillon parce que ses thèses, parce que se sont des thèses, il les défend au nom du supposé humour. Le match est totalement inégal", a-t-il conclu.
L'an dernier Stéphane Guillon avait déjà suscité la colère de Dominique Strauss-Kahn avec une chronique au vitriol sur la vie privée du directeur du FMI juste avant son passage à l'antenne.
