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Les films de la semaine : Des dragons, des vikings et un orang-outang

Une lutte épique entre Dragons et Vikings dans le dernier film en relief du studio américain DreamWorks, "Tête de Turc", un polar ancré dans une banlieue déshéritée, et "Nénette", le singulier portrait d'un singe, composent l'affiche hétéroclite des sorties de la semaine. - "Dragons" film d'animation de Chris Sanders et Dean DeBlois (Etats-Unis, une heure 33, titre original : "How to train your dragon"). Adapté de l'un des titres à succès de la littérature enfantine écrits par la britannique Cressida Cowell - éditée en France par Casterman - "Dragons" vise à populariser de nouveaux héros et donc à lancer une nouvelle saga. Sur Berk, une île battue par les vents semée de rochers et de glaces, une tribu d'effroyables Vikings se bat pour survivre aux attaques d'une armada de dragons ailés et cracheurs de feu, hérissés de piquants et de griffes. Au village, tous font la guerre à ces terribles créatures. Tous ? Non. Car un irréductible Viking haut comme trois pommes, nommé Harold, s'obstine à devenir l'ami des Dragons que son père, l'impressionnant Gueulfor, a juré de tuer jusqu'au dernier. Des batailles décoiffantes, une bonne dose d'humour mais aussi des moments de tendresse entre le jeune dragon et le petit héros, dont l'histoire célèbre l'ingéniosité et la gentillesse "antivirile", font un cocktail assez réussi qui devrait plaire aux jeunes enfants. - "Tête de turc" de Pascal Elbé (France, une heure 27) avec Samir Makhlouf, Pascal Elbé, Roschdy Zem, Roni Elkabetz, Simon Abkarian. Ancré dans une banlieue en déshérence, ce film suit un adolescent dénommé Atom - le débutant Samir Makhlouf, 16 ans - qui jette un cocktail Molotov sur la voiture d'un médecin urgentiste. Hospitalisé, le médecin tombe dans le coma tandis que son frère policier mène l'enquête dans la cité. Aussitôt pris de remords, Atom a sorti l'homme de son automobile en flammes, ce qui lui vaut d'être traité en héros par les médias. Le jeune garçon vit un dilemme : doit-il se dénoncer ? Film de genre mâtiné de chronique sociale, "Tête de turc", qui ménage un bon suspense, parfois au prix de lourdes ficelles scénaristiques, ne se contente pas de prendre la banlieue comme cadre d'un western urbain. A l'opposé, il montre de façon nuancée la vie dans une banlieue déshéritée, s'attardant autant sur les amitiés ou la solidarité qui s'y épanouissent que sur la désertion des services publics ou la loi du silence qui s'y exerce. - "Lignes de front" de Jean-Christophe Klotz (France, une heure 32) avec Jalil Lespert, Philippe Nahon. Le journaliste Jean-Christophe Klotz pose avec finesse la question de la neutralité des soldats de l'information face à un génocide. Avec "Kigali, des images contre un massacre" sélectionné à la Semaine de la Critique de Cannes 2006, Jean-Christophe Klotz se mettait en scène en journaliste cameraman durant le génocide, et de retour dix ans après. "Lignes de Front" poursuit la réflexion sur le rôle des médias dans la couverture de conflits militaires où des crimes contre l'humanité sont perpétrés et filmés. Jalil Lespert campe avec brio un caméraman indépendant qui tourne un reportage sur les rapatriés du Rwanda. Il rencontre un étudiant d'origine hutu dont la fiancée tutsi a disparu en plein conflit ethnique. Ils retournent ensemble au Rwanda pour tenter de localiser la jeune femme. Très vite, le chaos rend la situation intenable. Antoine se demande jusqu'à quel point, caméra à l'épaule, il peut exploiter la tragédie humaine qui se déroule sous ses yeux. - "Nénette", documentaire de Nicolas Philibert (France, une heure 10). En filmant un singe dans "Nénette", le documentariste Nicolas Philibert, auteur d'"Etre et avoir" au phénoménal succès, s'interroge sur l'abus de pouvoir que permet la caméra. Le film a pour héroïne une femelle orang-outang née dans la forêt de Bornéo en 1969, qui vit dans une cage de la ménagerie du Jardin des Plantes à Paris depuis l'âge de trois ans. Nénette, c'est l'attraction et la doyenne de la "singerie" : un regard placide et infiniment mélancolique derrière une épaisse paroi de verre, une masse de poils roux et de muscles condamnés à l'inertie depuis près de 40 ans. "Etre et avoir", passionnante immersion dans le quotidien de la classe d'une école de village, avait conquis deux millions de spectateurs en 2002. "Retour en Normandie" (2007) marquait un retour aux sources : Philibert y retournait sur les traces d'un tournage auprès du cinéaste René Allio dont il fut l'assistant. Cette fois, il se penche sur le sens de son métier et sur l'inévitable voyeurisme qui en est constitutif. - "Les invités de mon père" d'Anne Le Ny (France, une heure 35), avec Fabrice Luchini, Karin Viard. Médecin retraité, Lucien Paumelle est un homme d'action, prompt à s'impliquer pour des causes humanitaires. Mais lorsqu'il conclut un mariage blanc pour éviter l'expulsion à une jeune femme moldave, Tatiana, ses enfants, Babette et Arnaud, s'interrogent sur ses réelles motivations. A 80 ans, aurait-il succombé au charme de sa flamboyante épouse ? - "Les Borgia" de Antonio Hernandez, Luciano Capozzi (Espagne, deux heures 27) avec Lluis Homar, Maria Valverde, Sergio Peris-Mencheta. Grâce à son fils César, Rodrigue Borgia est élu Pape et prend le nom d'Alexandre VI. Ses ambitions sont de conférer à la papauté mais aussi à sa famille, un immense pouvoir. Alors que ses visées semblent couronnées de succès, tout bascule. - "Cher John" de Lasse Hallstrom (Etats-Unis, une heure 42, titre original : "Dear John"), avec Amanda Seyfried, Channing Tatum, Richard Jenkins. Lorsque John, un soldat des Forces spéciales en permission, et Savannah, une étudiante idéaliste, se rencontrent sur une plage, c'est le coup de foudre. Après deux semaines d'idylle, John repart en mission et Savannah retourne à l'université. Lorsque John revient, les amoureux se retrouvent face à leurs contradictions. - "Daniel & Ana" de Michel Franco (Mexique, Espagne, une heure 30, titre original "Daniel y Ana") avec Dario Yazbek Bernal, Marimar Vega. Ils sont frère et soeur et bons amis. Ana est sur le point de se marier. Daniel est un adolescent qui découvre son identité sexuelle. Un jour, ils sont kidnappés et subissent des violences qui détruisent l'harmonie de leur relation. - "L'encerclement" documentaire de Richard Brouillette (Canada, deux heures 40) avec Noam Chomsky, Ignacio Ramonet. A travers les réflexions et les analyses de plusieurs intellectuels, ce documentaire entend dessiner les contours d'une idéologie néolibérale qui impose ses "diktats" au plan mondial. - "Henry" de Francis Kuntz et Pascal Rémy (France, une heure 26) avec Francis Kuntz, Elise Larnicol, Bruno Ricci. Henry est un spécialiste des magouilles. De coups tordus en mensonges, ce guitariste de bals populaires n'hésite pas à faire interner sa soeur dépressive, à spolier la mère éplorée d'un ami décédé et à se compromettre avec un parti d'extrême droite. - "Manolete" de Menno Meyjes (Grande-Bretagne, une heure 32) avec Adrien Brody, Penelope Cruz. Dans les années 1940, en Espagne, Manuel Rodríguez Sánchez, dit "Manolete ", est le plus célèbre des matadors. Toujours sur les routes, il partage sa vie entre les arènes et les chambres d'hôtel. Lorsqu'il rencontre la sublime Lupe Sino, sa vie bascule. Après avoir été dévoilé aux mensuels qui l'ont fraîchement accueilli, ce "bio pic" (biographie filmée) n'a plus été montré à la presse. - "Les murmures du vent" de Shahram Alidi (Irak, une heure 17) avec Fakher Mohammad Barzani, Maryam Boubani. Mam Baldar est postier dans des villages de montagne du Kurdistan irakien. Un postier pas comme les autres, puisqu'il transmet des sons et des paroles enregistrés sur cassette. Un jour, un commandant des partisans lui demande d'enregistrer les premiers pleurs de son enfant qui va naître. Mais la femme du commandant a été conduite dans une vallée éloignée, par mesure de sécurité. - "Nanny McPhee et le Big Bang" de Susanna White (Etats-Unis, une heure 49, titre original : "Nanny McPhee and the Big Bang") avec Emma Thompson, Maggie Gyllenhaal, Rhys Ifans. Mme Green n'en peut plus : ses trois enfants ne cessent de se chamailler, son mari est parti à la guerre, son beau-frère la pousse à lui vendre sa ferme. Nanny McPhee vient à son secours. - "Toutes les filles pleurent" de Judith Godrèche (France, une heure 45) avec Judith Godrèche, Eric Elmosnino, Maurice Barthélémy. Lucie croit qu'elle n'a pas d'âge mais il serait temps qu'elle prenne sa vie en main. Elle pense ne pas avoir d'ambition mais elle a des dons de chanteuse. Elle a renoncé à avoir des enfants mais un petit garçon la choisit comme mère.

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