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Le chanteur et guitariste Gilberto Gil a donné samedi soir le premier de ses deux concerts à la Cité de la Musique à Paris, un concert séduisant et chaleureux où ce seigneur de la musique brésilienne a réussi à capter son auditoire avec métier et élégance.
En près de deux heures, Gilberto Gil, seul à la guitare ou accompagné les trois-quarts du temps par son fils Bem Gil, également à la guitare et au pandeiro (petit tambourin répandu dans les orchestres de sambas) le temps d'une chanson, a survolé quarante ans de carrière: bossas novas, diverses formes de sambas, de la Bahianaise à la Carioca, baiaos nordestins, reprises (Beatles, Bob Marley), chansons plus intimistes et ultra-mélodiques, sans oublier l'Afrique.
Le musicien bahianais a construit un tour de chant intelligent, tout en éclats et en nuances. Entre chaque chanson, cette personnalité qui est également ministre de la Culture de son pays depuis 2002, s'est attaché à s'adresser au public dans un français très correct.
"Venir à Paris, c'est normal dans la carrière. Mais à chaque fois c'est un renouvellement naturel du plaisir d'être chez vous", a-t-il joliment confié à son auditoire dans les premiers instants de son concert.
Sans tricher, Gilberto Gil n'a pas hésité à se lancer dans quelques sambas enlevées vers le milieu de son tour de chant, sa voix donnant alors parfois de petits signes de faiblesse, conséquence d'une récente opération d'un polype aux cordes vocales en octobre.
Un filet de voix qui fait par contre toujours merveille sur des chansons plus douces, comme ce merveilleux "Tempo Rei" en premier rappel, devant un public religieusement à l'écoute.
Gilberto Gil a également dévoilé au public français deux chansons récemment composées, dont une intitulée "Geixa no tatami". "Elles figureront sur mon prochain album, en juin", a annoncé Gilberto Gil, qui n'a plus enregistré de disque depuis six ans, trop pris par son activité de ministre.
La star de la musique brésilienne donnera, dans le cadre de cette tournée acoustique et intimiste, un second concert à Paris dimanche après-midi, avant de se produire à Lucerne (Suisse) le 8 avril, Carthage (Tunisie) le 10, Barcelone le 12, Madrid le 14, Lisbonne le 17 et Porto le 19.
