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Des ostréiculteurs bretons regroupés au sein du Comité de survie de l'ostréiculture (CSO) ont appelé à une manifestion ce mercredi à Paris assortie d'une "journée ostréiculture morte", pour alerter sur le phénomène de surmortalité des jeunes huîtres (naissains).
La manifestation est prévue dès l'aube près de l'Arc de Triomphe avec fourgons et camions chargés de coquilles et de fumigènes, indique le CSO dans un communiqué.
"On n'est pas des mendiants, on ne veut pas pleurer, mais le stock a fortement baissé, depuis deux ans, on perd tous les naissains (...) on ne peut pas tenir comme ça", a expliqué à l'AFP Renan Henry, le président du CSO, lui-même ostréiculteur à Saint-Philibert (Morbihan).
La mobilisation dans le reste de la Bretagne et en Normandie reste incertaine, selon plusieurs responsables ostréicoles contactés lundi par l'AFP.
"Beaucoup sont solidaires" des revendications du CSO, "mais une +journée sans huîtres+, c'est difficile: en ce moment, personne ne peut se passer d'une journée sans chiffre d'affaires", indique ainsi l'Organisation des producteurs conchyliculteurs de Bretagne.
En 2009, la surmortalité des naissains, liée notamment à un virus et une bactérie, a atteint 80 à 100% sur certains lots d'huîtres creuses, selon l'Ifremer. Le phénomène menacerait un quart des 4.200 entreprises conchylicoles, selon le Comité national de la conchyliculture (CNC).
"Les mortalités ont redémarré en Corse depuis un mois, dans les étangs de Thau et de Leucate depuis une semaine", selon Goulven Brest, président du CNC.
"On s'attend à ce que le bassin d'Arcachon et la Charente-Maritime soient touchés d'ici la mi-mai", s'inquiète Renan Henry.
Comme il faut trois ans pour élever une huître, la surmortalité des naissains apparues en 2008 va commencer à se faire sentir sur les étals en fin d'année.
Le CSO qui regroupe une centaine d'ostréiculteurs en Bretagne Sud avait déversé trente tonnes de coquilles d'huîtres devant la sous-préfecture de Lorient en octobre 2009.
